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Espagne: Manifestation après le jugement au procès de "la Meute"

Publié le 26 avril 2018,
par Reuters.
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MADRID (Reuters) – Un tribunal espagnol a condamné jeudi pour de simples « abus sexuels » cinq hommes qui étaient poursuivis pour viol en réunion lors des fêtes de la San Fermin à Pampelune en 2016, une décision accueillie par une manifestation de protestation devant le palais de justice local.

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Les cinq hommes, dont un ancien policier et un ancien militaire, qualifiés de « Meute » étaient accusés d’avoir violé à tour de rôle une jeune Madrilène âgée de 18 ans à l’époque.

Au terme de cinq mois de procès à huis clos, l’accusation de viol en réunion n’a pourtant pas été retenue par le tribunal qui a seulement jugé les cinq prévenus coupables d’abus sexuels, un délit considéré comme moins grave par le code pénal espagnol.

Ce code distingue l’abus sexuel du viol en estimant que l’abus n’implique ni violence, ni intimidation. Les manifestants qui se sont rassemblés devant le tribunal de Pampelune ont estimé que les faits incriminés constituaient un viol et non un abus sexuel.

Le gouvernement de la région de Navarre dans le nord de l’Espagne, où se déroulent les fêtes de San Fermin, va faire appel du jugement, a dit un porte-parole cité par la presse locale.

Les faits se sont déroulés lors des fêtes de San Fermin, en juillet 2016, qui réunissent chaque année plus d’un million de personnes pendant neuf jours à Pampelune.

Les accusés ont chacun écopé d’une peine de neuf ans de prison et ont été condamnée à verser une compensation financière de 50.000 euros à la victime. Le parquet avait requis des peines de plus de 20 ans de prison pour chacun d’entre eux.

Des vidéos retrouvées dans les téléphones des accusés, des tests ADN et des témoignages ont été utilisés comme preuves lors du procès. Selon la défense, il s’agissait d’un rapport sexuel consenti en groupe.

En réaction au verdict de la justice espagnole, des associations de défense des droits des femmes ont prévu des manifestations dans plusieurs villes du pays jeudi soir, notamment devant le ministère de la Justice à Madrid.

« Si cinq personnes qui s’en prennent à une fille n’est pas une agression, la question est de savoir ce qui ne va pas dans notre code pénal ? », commente dans le quotidien El Pais l’ancienne secrétaire d’Etat à l’Egalité Soledad Murillo.

La police nationale a également affiché son soutien envers la victime, écrivant sur Twitter « Non c’est non – nous sommes avec vous ».

 

par Raquel Castillo et Sonya Dowsett

(Raquel Casillo, Arthur Connan pour le service français)