La France s'attend à des discussions difficiles au G20 La France s'attend à des discussions difficiles au G20 La France s'attend à des discussions difficiles au G20
Actualités

La France s'attend à des discussions difficiles au G20

Publié le 4 juillet 2017,
par Reuters.
Partager
()

PARIS (Reuters) – Un mois après le G7 qui a mis en lumière les désaccords entre Washington et ses partenaires, la France s’attend à de difficiles discussions au G20 de Hambourg sur le climat et le commerce, deux sujets de crispations avec les Etats-Unis qui font peser une incertitude sur la conclusion d’un accord.

Seule la question de la lutte contre le financement du terrorisme devrait faire l’objet d’un relatif consensus entre les chefs d’Etat et de gouvernements des vingt pays les plus riches de la planète réunis vendredi et samedi dans le nord de l’Allemagne et pourrait donner lieu à un texte distinct.

« Sur le commerce et sur le climat, on s’attend à des tractations difficiles, ça risque de durer assez tard », souligne un haut diplomate français. « Le sujet climat énergie est le moins consensuel, on ne sait pas comment ça va se terminer ».

Face à un sommet qui s’annonce comme l’un des plus conflictuels de ces dernières années, les pays de l’Union européenne se sont retrouvés à Berlin jeudi dernier afin de fixer leurs objectifs et d’unifier leurs positions.

« Sur le climat, nous réaffirmerons clairement notre engagement très fort pour les accords de Paris et notre volonté d’aller de l’avant, avec pour moi l’espoir, en tout cas, que les uns et les autres soient ramenés à la raison et puissent nous suivre », a déclaré Emmanuel Macron.

Bien qu’attendue, l’annonce par Donald Trump le 1er juin dernier de la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris conclu fin 2015 a provoqué une onde de choc et soulevé une série de questions sur l’avenir des engagements pris.

 

SURCAPACITÉ

« Nous n’avons pas vraiment encore vu de déclinaison de cette déclaration mais personne ne s’attend à ce que le président Trump change de ligne à Hambourg », souligne-t-on à l’Elysée.

« On ne sait pas non plus comment la présidence allemande pourra traiter le sujet, comment elle pourra prendre en compte cette décision de retrait de l’accord de Paris tout en travaillant sur un texte de communiqué final ».

Autre source de désaccords, la question du commerce international et du protectionnisme, qui avait déjà fait l’objet de vives discussions lors du sommet du G7 de Taormina fin mai.

Après deux jours d’échanges, les sept pays étaient finalement parvenus à une déclaration commune dans laquelle ils se sont engagés à lutter contre le protectionnisme, mais aussi contre toutes les « mauvaises pratiques commerciales ».

Les discussions devraient se poursuivre à Hambourg sur l’épineuse question des surcapacités de production d’acier, notamment par la Chine, qui suscitent depuis plusieurs années une vive inquiétude, ravivée récemment par la volonté américaine de limiter les importations d’acier ou d’aluminium pour des raisons de sécurité intérieure.

« C’est un sujet qu’on suit de très près, au niveau français mais surtout au niveau européen, on n’a pas exactement le calendrier ni même l’éventuel contenu de la décision américaine », souligne-t-on à Paris.

« Si des mesures devaient toucher des exportations européennes nous serions évidemment amenés à réagir très rapidement et nous nous y préparons », ajoute-t-on. « Notre objectif, ce n’est pas de créer une tension mais nous combattons à la fois le protectionnisme et le (…) dumping ».

 

RENFORCEMENT DU GAFI

Les discussions devraient être en revanche plus fluides sur la question de la lutte contre le financement du terrorisme.

La France, qui a beaucoup poussé ces dernières années pour que la question soit abordée lors du G20, devrait une nouvelle fois insister sur la nécessité de renforcer le groupe d’action financière (Gafi), chargé de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Une source de satisfaction « serait une évolution vers un statut juridique » pour cet organe, dit-on à Paris.

Un an après l’affaire des « Panama Papers », le G20, qui avait prévu de publier à Hambourg une liste noire des paradis fiscaux non coopératifs, n’en fera finalement rien.

« Sous la pression mise l’an dernier sur ce sujet, il apparaît qu’un certain nombre de pays qui auraient pu figurer sur la liste ont tenu les engagements supplémentaires », à l’exception de Trinité-et-Tobago, explique-t-on à Paris.

Les 20 pays pourraient en revanche se mettre d’accord sur une deuxième étape, celle de la vérification de la mise en oeuvre effective des engagements pris.

 

(par Marine Pennetier. Edité par Yves Clarisse)