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Le HCR veut sortir les apatrides de leur statut discriminant

Publié le 3 novembre 2017,
par Reuters.
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GENEVE (Reuters) – Au moins trois millions de personnes dans le monde sont apatrides, un statut qui les prive de droits, et souvent d’emploi, selon un rapport du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) publié vendredi.

Et encore cette estimation ne tient-elle compte que des apatrides enregistrés comme tels dans les Etats où ils vivent. Mais Adrian Edwards, porte-parole du HCR, a précisé lors d’une conférence de presse que le véritable nombre était plutôt de dix millions d’apatrides, y compris des populations vivant sans statut en Indonésie, en Côte d’Ivoire, au Liban ou en République démocratique du Congo (RDC).

Dans ce rapport intitulé « Les minorités apatrides et leur quête de citoyenneté », le HCR demande aux Etats de mettre fin à cette pratique discriminatoire d’ici 2024.

Le HCR recommande de naturaliser les personnes nées sur leur territoire qui seraient sinon susceptibles de se retrouver apatrides. L’agence onusienne souhaite aussi que les gouvernements facilitent la naturalisation des apatrides qui résident de longue date sur leur sol.

« Si vous vivez dans ce monde sans nationalité, vous êtes sans identité, sans papiers, sans les droits que nous considérons comme acquis : travailler, recevoir une éducation, savoir que ses enfants ont leur place quelque part », a déclaré Carol Batchelor, la directrice de la division Protection internationale du HCR, lors d’une conférence de presse.

Si le rapport souligne une évolution positive, avec notamment les naturalisations de 30.000 apatrides en Thaïlande depuis 2012 et les Makondés reconnus comme tribu au Kenya l’an dernier, il estime que ces progrès sont toutefois insuffisants pour atteindre l’objectif de 2024.

Parmi les apatrides comptabilisés par les Nations unies, figure la communauté musulmane des Rohingya, dont 600.000 membres ont fui la répression en Birmanie depuis la fin du mois d’août et trouvé refuge au Bangladesh. Cette communauté constitue actuellement la plus importante minorité apatride.

Sont également apatrides de nombreux Kurdes syriens, les Karanes à Madagascar ou encore les Roms en Macédoine (ex-Yougoslavie).

 

(Stephanie Nebehay; Jean Terzian pour le service français, édité par Danielle Rouquié et Henri-Pierre André)