Hollande appelle l'UE à avancer unie, malgré Washington Hollande appelle l'UE à avancer unie, malgré Washington Hollande appelle l'UE à avancer unie, malgré Washington
Actualités

Hollande appelle l'UE à avancer unie, malgré Washington

Publié le 3 février 2017,
par Reuters.
Partager
()

LA VALETTE, Malte (Reuters) – François Hollande a invité vendredi l’Union européenne à refuser toute « pression » des Etats-Unis et à réfléchir, unie, à son avenir en toute indépendance, notamment en matière de défense, de commerce et dans ses relations avec la Russie.

TAGS: Updated

Pour ce faire, une Europe « à plusieurs vitesses » peut se concevoir, a-t-il expliqué lors de la conférence de presse qui a suivi le sommet européen informel de Malte destiné à préparer celui du mois prochain marquant les 60 ans du Traité de Rome.

La déclaration du 25 mars doit affirmer les valeurs et les objectifs d’une Union prête à avancer malgré des dissensions, les élections en France et en Allemagne, la perspective du « Brexit » et le trouble créé par l’entrée en fonctions du président américain Donald Trump.

« Ce qui se joue, c’est le destin même de l’Union européenne », a déclaré François Hollande dès son arrivée au sommet de la Valette.

« Qu’est-ce que l’Europe peut faire elle-même, et par elle- même? C’est là-dessus que nous pouvons converger », a-t-il renchéri en fin de journée devant la presse.

Une partie des débats a concerné l’attitude à adopter face à Donald Trump, qui a notamment salué la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne et proposé de désengager son pays de l’Alliance atlantique.

Une « pression » jugée inacceptable par le président français.

« Il ne peut pas être accepté qu’il y ait, à travers un certain nombre de déclarations du président des Etats-Unis, une pression sur ce que doit être l’Europe ou ce qu’elle ne doit plus être, puisqu’en l’occurrence c’est ce qu’il prétend », a-t-il dit.

François Hollande a reconnu que les Européens n’étaient « sans doute pas » tous d’accord sur la relation à entretenir avec le nouveau locataire de la Maison blanche, considéré avec inquiétude par des pays comme la France et l’Allemagne, avec plus de « bienveillance » selon lui dans certains pays de l’Est.

L’EUROPE N’EST PAS « UN TIROIR CAISSE »

A ses yeux, ces divergences ne sauraient empêcher les Européens de s’unir sur l’essentiel.

« Il peut y avoir au sein des 28 des opinions différentes (…) mais il y a une unité de l’UE pour prendre toute la mesure de ce qui est en train de se produire », a-t-il considéré.

« Il ne s’agit pas de savoir ce que nous pensons les uns autres mais ce que nous faisons les uns avec les autres, notamment par rapport à ce que doit être une réponse européenne », a-t-il ajouté, citant les intérêts commerciaux, la sécurité et les rapports avec la Russie de Vladimir Poutine.

L’avenir de l’Europe, aujourd’hui mis en danger par la montée des populismes et un environnement international très incertain, peut selon lui se bâtir à « plusieurs vitesses ».

« Ce sera d’ailleurs une des voies possibles pour qu’à Rome nous puissions dire ce que nous voulons faire tous, et puis [pour] certains en Europe, davantage », a-t-il expliqué.

Même avec des coopérations structurées ou renforcées, l’unité de l’Europe est indispensable et s’en écarter comporte des risques, a-t-il poursuivi à l’adresse de ceux qui considèrent l’Europe comme un « tiroir-caisse », un « restaurant self-service où on vient chercher ce dont on a besoin, où on prend des fonds structurels, où on accède à un marché intérieur » et où « on est solidaires de rien ».

« Non, l’Europe c’est fait pour être plus fort ensemble et c’est cette règle, ce principe-là qui devra être rappelé plus fort en mars », a-t-il considéré.

François Hollande a, de la même manière, mis en garde les pays européens tentés d’engager un dialogue exclusif avec Washington.

« Beaucoup de pays devraient penser que leur avenir est d’abord dans l’Union européenne plutôt que d’imaginer je ne sais quelles relations bilatérales avec les Etats-Unis, même s’il est normal que chacun parle avec le président des Etats-Unis, je l’ai fait moi-même », a-t-il dit.

« Nous devons avoir une conception européenne de notre avenir sinon il n’y a, à mon avis, pas d’Europe et pas nécessairement de projet pour chacun des pays de pouvoir peser dans le monde ».

(Alastair McDonald, avec Elizabeth Pineau à Paris, édité par Yves Clarisse)

Hollande appelle l'UE à avancer unie, malgré Washington
rançois Hollande a invité vendredi l'Union européenne à refuser toute "pression" des Etats-Unis et à oeuvrer à son indépendance et à son avenir, notamment en matière de défense.