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Le "In" et le "Out" sur le Brexit jouent leurs dernières cartes

Publié le 22 juin 2016,
par Reuters.
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LONDRES (Reuters) par Guy Faulconbridge et Michael Holden – A la veille du référendum sur l’avenir européen du Royaume-Uni, les deux camps ont jeté mercredi leurs dernières forces dans la bataille pour tenter de faire basculer les indécis, qui détiennent l’une des clefs du scrutin.

L’issue de cette consultation, sur fond de montée de l’euroscepticisme à l’échelle continentale, déterminera aussi l’avenir de la construction européenne. Et une victoire du Brexit serait de nature à déclencher une tempête sur les marchés financiers, déjà très nerveux.

« C’est très serré, nul ne sait ce qui va se passer », déclare David Cameron mercredi dans le Financial Times. Le Premier ministre britannique, qui a pris le risque de ce référendum face à la rébellion d’une partie de son camp conservateur et à la montée du parti anti-immigration UKIP, conduit le camp du « In ». Son avenir politique est aussi en jeu.

Un sondage Opinium publié mercredi crédite le camp des partisans d’une sortie de l’UE d’un point d’avance sur ceux du maintien.

En déplacement mercredi à Bristol, dans le centre de l’Angleterre, David Cameron a sonné le rappel des partisans du « In »: « Il nous reste une journée pour marteler ce message: plus fort, plus sûr, meilleur. Donnez tout ce que vous avez en ces dernières heures pour que les gens aillent voter demain. »

Le président de la Commission européenne a quant à lui averti qu’il n’y aurait pas de renégociation de l’accord conclu en février avec la Grande-Bretagne.

 

UN CHOIX « IRRÉVERSIBLE », SELON HOLLANDE

« Nous avons conclu un accord avec le Premier ministre. Il a obtenu le maximum de ce qu’il pouvait espérer et nous lui avons donné le maximum que nous pouvions lui donner. Il n’y aura donc aucune renégociation, ni sur l’accord conclu en février ni sur aucun autre traité », a affirmé Jean-Claude Juncker.

A Paris, François Hollande a pour sa part estimé qu’une sortie de l’UE serait « irréversible » et aurait des conséquences sur l’accès du royaume au marché unique. Quel que soit le résultat, a-t-il ajouté, le président se rendra à Berlin « la semaine prochaine » pour réfléchir avec Angela Merkel aux moyens de « relancer » une construction européenne ébranlée par la consultation.

« Pour redire ce que j’ai déjà dit, je souhaite bien sûr que la Grande-Bretagne reste dans l’UE, mais c’est aux citoyens britanniques qu’il revient de prendre une décision », a quant à elle déclaré la chancelière.

Nigel Farage, chef de file de l’Ukip, formation eurosceptique, a joué la carte du nationalisme pour mobiliser ses partisans. « Ils (L’UE) ont un hymne, ils bâtissent une armée, ils ont déjà leur propre force de police et, bien sûr, ils ont leur propre drapeau », a-t-il dit.

« Et en fin de compte, demain, quand les gens voteront, ils devront décider quel est leur drapeau. Je veux vivre avec un passeport britannique et sous le drapeau britannique. »

Chef de file conservateur du camp du « Out », l’ex-maire de Londres Boris Johnson, qui a sillonné toute la journée de mercredi le pays en hélicoptère, a déclaré pour sa part que le 23 juin pourrait être « le jour de l’indépendance de notre pays ».

« C’est notre dernière chance d’en finir et de reprendre le contrôle (…) Si nous ne votons pas demain pour quitter (l’UE) nous serons enfermés dans la voiture, conduits dans une direction inconnue vers un lieu où ne voulons pas aller par un chauffeur qui ne parle pas le meilleur anglais », a-t-il averti.

 

RUÉE SUR LE DOLLAR ET L’EURO

« Votez pour l’emploi, votez pour les droits au travail, votez pour notre service de santé, votez pour rester dans l’Union européenne ! », a en revanche plaidé Jeremy Corbyn, chef de file du Parti travailliste, lors d’un rassemblement à Londres.

Le vote de jeudi se déroulera une semaine jour pour jour après le meurtre de la députée travailliste Jo Cox, qui militait pour le maintien.

Depuis sa mort, certains instituts de sondage font état d’une progression du « In », mais les intentions de vote restent extrêmement serrées et l’écart entre les deux camps se situe souvent dans la marge d’erreur.

La crainte du « Brexit » se manifeste notamment dans les bureaux de poste où de nombreux Britanniques viennent changer des livres en euros ou en dollars.

Jeudi, les bureaux de vote ouvriront à 05h00 GMT et fermeront à 21h00 GMT. L’institut de sondage YouGov a prévu de livrer immédiatement une première estimation qui sera diffusée sur SkyNews.

Les grands diffuseurs n’ont en revanche pas prévu de réaliser leur propre sondage sortie des urnes, la marge d’erreur étant à leurs yeux trop importante devant un résultat qu’on annonce serré.

Des premiers résultats partiels et les chiffres de la participation seront connus dans la nuit à partir de 01h00 GMT. Le résultat officiel ne devrait être proclamé que vendredi matin, sans doute après 06h00 GMT.

 

(Eric Faye, Henri-Pierre André, Nicolas Delame et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Marc Angrand)

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A vingt-quatre heures du référendum sur l'avenir européen du Royaume-Uni, les deux camps ont jeté mercredi leurs dernières forces dans la bataille.
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