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Le renouveau touristique marseillais

Publié le 10 juillet 2014,
par VisionsMag.
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Des visiteurs faisant la queue devant les musées. Un secteur hôtelier avec un taux d’occupation moyen de 85% en été. 10 millions de visites pour l’évènement « Capitale européenne de la Culture ». Et les visites guidées organisées par l’office de tourisme ont progressé de 45% par rapport à l’été 2012. L’année 2013 a donc fait date dans l’histoire du tourisme marseillais : mais la ville saura-t-elle faire perdurer cet élan, ou ne s’agit-il au contraire que d’une tendance passagère ?

La deuxième commune et plus ancienne ville de France, fondée par les Grecs vers 600 av. J.-C., possède d’innombrables atouts susceptibles d’attirer tout type de visiteurs. L’histoire mouvementée, parfois tragique et toujours riche de cette cité lui a légué un patrimoine au spectre extrêmement large, regroupant la gastronomie, l’architecture, les vestiges archéologiques, ainsi qu’un art de vivre bien particulier, s’exprimant dans des quartiers chantants et colorés et jusque dans un arrière-pays à la fois riche et varié. Et la situation méridionale de la ville, lui offrant des conditions climatiques privilégiées et un accès direct à la mer, se rajoute à ces atouts. Tout concourt donc à faire de Marseille une destination touristique de premier plan. Pourtant, les visiteurs ont longtemps boudé la cité phocéenne, et la ville a dû déployer des efforts considérables afin d’attirer des visiteurs autrefois réticents.

Lorsque Marseille rebutait les touristes

Premier port français et méditerranéen, Marseille est un lieu d’escale et d’embarcation privilégié pour les croisiéristes, offrant ainsi à la ville un réservoir énorme de visiteurs. Son aéroport, situé à 25 kilomètres du centre-ville, accueille en moyenne 8,5 millions de passagers par an. Et la gare Saint-Charles amène 11 millions de voyageurs tant du nord du pays que de l’Italie voisine. Mais pendant longtemps, la cité n’est demeurée qu’un lieu de transition, et les arrêts n’y duraient jamais longtemps. Minée par un violent déclin économique depuis les années 1960, victime de clichés réducteurs et peu engageants, confrontée à de réels problèmes de grand banditisme et d’insécurité, Marseille a longtemps été le symbole d’une certaine décrépitude urbaine. Bâtiments en friche, hangars vides, rues sales et pauvreté galopante lui avaient enlevé tout son lustre d’antan. Tant et si bien que seulement deux millions de touristes, en moyenne, fréquentaient la ville dans les années 1990.

Susciter le renouveau

Tout change, justement, dans les années 1990, période à partir de laquelle la ville retrouve un dynamisme que beaucoup pensaient définitivement perdu. La rénovation urbaine et le développement économique du projet Euroméditerranée (qui constitue l’une des plus grandes opérations urbaines d’Europe) ont entraîné l’apparition de nouvelles infrastructures, dont le tramway en est l’exemple le plus visible. Des bâtiments historiques se sont modernisés, comme les anciens docks du quartier de la Joliette, et de nouvelles constructions sont sorties de terre, telles les tours CMA CGM et le MuCEM, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Ce dynamisme économique, reconnu par l’OCDE, ne doit pas masquer les inégalités toujours persistantes entre quartiers sud et quartiers nord, mais a néanmoins constitué un tissu propice au développement du tourisme.

Evolution du nombre de visiteurs

En l’espace de quinze ans, Marseille a doublé le nombre de ses visiteurs, passant à 5 millions par an. Le tourisme de croisière, en progression constante durant cette même période, a quant à lui enregistré un bond de 38% en deux ans, et le cap du million de passagers vient d’être franchi. La durée du séjour des navigants s’est de plus accrue, passant de deux à 4,3 jours. Quasiment tous les chiffres liés à la fréquentation touristique connaissent une forte croissance : il en va ainsi des musées, que la ville possède en grand nombre, et qui ont été fréquentés en 2013 par plus de 650 000 personnes, contre 138 700 en 2012.

Les causes de ce regain d’intérêt pour les musées sont à chercher du côté de l’organisation d’expositions temporaires liées à la Capitale de la Culture 2013, mais aussi, de façon plus pérenne, grâce au MuCEM. Inauguré en juin 2013, le lieu, consacré aux civilisations méditerranéennes et bénéficiant d’une architecture unique, a déjà attiré jusqu’à présent 1,8 millions de visiteurs. Les monuments symboliques de la ville, tels que la basilique Notre-Dame de la Garde, ont eux aussi enregistré une forte croissance de leur fréquentation. Sans oublier le fait que Marseille est la deuxième ville de congrès en France, et passe de la 142e place mondiale, en 2012, à la 74e en 2013. Les retombées économiques d’une telle affluence sont considérables pour la ville.

Facteur d’emplois et de reprise économique

Quantité négligeable dans les années 1990, les retombées du tourisme sont aujourd’hui tout, sauf anecdotiques. Ainsi, la taxe de séjour, en 2013, a rapporté plus de 2 600 000 euros, soit une hausse de 25% par rapport à 2012. Sur le marché de l’emploi, le tourisme fait vivre directement 242 500 salariés, se concentrant majoritairement dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Concernant la capacité hôtelière de la cité, le nombre de chambres disponibles à augmenté de 6,5% en 2013, offrant une montée en gamme symbolisée par l’Intercontinental Hôtel-Dieu, monument historique du XVIIIe siècle transformé en établissement cinq étoiles.

Le renouveau touristique marseillais
Marseille, à contre-courant, s’est distinguée par le nombre accru de ses visiteurs : longtemps simple escale de croisière, la cité phocéenne a su, ces dernières années, se réinventer pour devenir une destination touristique de plus en plus prisée.

Des raisons de se réjouir

La municipalité peut donc se réjouir de ces très bons résultats. Pour Dominique Vlasto, adjointe au maire chargée du Tourisme, « Marseille confirme son rang de ville touristique par excellence. ». Et attire de plus en plus d’étrangers, le top 5 étant constitué par les Allemands, Anglais, Américains, Belges et Italiens. Et la ville place de nombreux espoirs dans l’ouverture récente d’une ligne aérienne directe avec Moscou. L’offre de la cité en sites d’intérêts, sa situation géographique, sa culture et la variété des activités praticables dans son environnement immédiat font de Marseille une ville aux multiples attraits. Reste à perpétuer l’engouement suscité en 2013, et à faire face à la mauvaise presse due à la criminalité endémique de la ville. Son maire UMP, Jean-Claude Gaudin, réélu cette année, a placé le développement de l’économie touristique parmi les priorités de son mandat. Parmi les projets futurs : un téléphérique reliant la Bonne Mère au Vieux Port, une salle de spectacles de 15 000 places et un casino. Des investissements nécessaires pour conforter le développement touristique de la ville.

Source des photos : www.en.wikipedia.org / www.cherchetutrouves.com /