Le Sénat philippin classe l'enquête sur un escadron de la mort Le Sénat philippin classe l'enquête sur un escadron de la mort Le Sénat philippin classe l'enquête sur un escadron de la mort
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Le Sénat philippin classe l'enquête sur un escadron de la mort

Publié le 6 mars 2017,
par Reuters.
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MANILLE (Reuters) – Les sénateurs philippins ont abruptement mis fin lundi à l’audition d’un ancien policier, estimant qu’aucune preuve ne permettait de démontrer qu’un « escadron de la mort » avait bel et bien opéré sous la houlette du président Rodrigo Duterte.

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L’ex-policier a reconnu avoir menti en octobre dernier lors d’une précédente audience du Sénat sur les agissements présumés d’un escadron de la mort qui aurait été mis en place par Rodrigo Duterte du temps où il n’était pas encore président mais maire de la ville de Davao.

Il a expliqué lundi avoir alors menti pour protéger sa famille et parce que, a-t-il dit, la police lui avait intimé l’ordre de « tout nier ». « Je craignais pour la vie de mes proches », a-t-il expliqué, ajoutant avoir décidé de dire la vérité pour laver sa conscience.

Lundi, l’ancien policier a affirmé avoir personnellement tué quelque 300 personnes, dont les deux tiers en mission au sein d’un « escadron de la mort de Davao ». Son dernier meurtre, a-t-il dit, remonte à 2015.

Arturo Lascanas, entendu par une commission d’enquête au Sénat, est le second témoin à accréditer les liens présumés entre Duterte et des escadrons de la mort.

« Nous ne voyons aucune raison de poursuivre l’enquête », a estimé devant les journalistes Panfilo Lacson, président de la commission d’enquête du Sénat. « Il n’existe aucune autre preuve indépendante, autre que sa première déposition », a-t-il ajouté en faisant allusion à l’ex-policier.

Duterte a été maire de Davao, grande ville du sud des Philippines, pendant 22 ans, jusqu’à son élection à la présidence en mai dernier.

Ses partisans assurent que les allégations liées à de prétendus escadrons de la mort sont un complot visant à la discréditer.

Des groupes de défense des droits de l’homme ont réuni des éléments sur 1.400 meurtres suspects commis à Davao sous l’administration de Duterte.

Les adversaires du nouveau président l’accusent d’avoir mis en place des pratiques similaires à l’échelle nationale dans le cadre de la lutte contre les trafics de drogue. Depuis son accession au sommet de l’Etat, plus de 8.000 personnes ont été tuées aux Philippines par de mystérieux tireurs.

La police reconnaît sa responsabilité dans 2.555 cas, et explique avoir dû tirer contre des suspects qui résistaient à leur arrestation.

Les autres homicides ont été attribués par les autorités à des groupes d’autodéfense ou à des règlements de comptes.

(Martin Petty et Manuel Mogato; Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français)

Le Sénat philippin classe l'enquête sur un escadron de la mort
Un policier philippin à la retraite a affirmé lundi avoir tué près de 200 personnes au sein d'un "escadron de la mort" mis en place par le président Rodrigo Duterte lorsque ce dernier était maire de la ville de Davao.
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