Lee Daniels, un cinéaste qui choque Lee Daniels, un cinéaste qui choque Lee Daniels, un cinéaste qui choque
Biographie

Lee Daniels, un cinéaste qui choque

Publié le 1 juillet 2013,
par VisionsMag.
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C’est un fait avéré, le réalisateur Lee Daniels sait comment délier les langues et créer la controverse. Attiré par les sujets les plus politiquement incorrects, il ne craint pas de mettre en scène les aspects les plus noirs et gênants de la nature humaine. Racisme, inceste, pédophilie, sadomasochisme, nymphomanie, violence, haine apparaissent comme ses thèmes fétiches. Rencontre avec celui que la noirceur de l’âme interpelle.

Le parcours atypique d’un réalisateur hétéroclyte

Lee Daniels est né le 24 décembre 1959 à Philadelphie. Il grandit dans un contexte familial difficile, son père le bat, et le lourd héritage de générations d’esclavage se ressent. Une fois diplômé de l’université du Missouri, il part s’installer à Los Angeles pour avoir une vie meilleure.

Il commence sa carrière dans un service infirmier et crée sa propre entreprise à l’âge de 21 ans. Avec l’argent que lui en apporte la vente, il décide de se lancer comme dirigeant de casting puis manager grâce à une rencontre avec un producteur.

Il monte ensuite sa propre entreprise de production, Lee Daniels Entertainment, qui produit A l’ombre de la haine en 2001. Sa carrière est alors lancée. Il s’impose comme le premier réalisateur afro-américain a présenter un film aux Oscars et comme figure incontournable du cinéma indépendant US.

Des films de Lee… pas comme les autres

Doté d’une aura particulière, il fait tourner les figures hollywoodiennes parmi les plus emblématiques, dont Kevin Bacon, Helen Mirren, Nicole Kidman et, plus surprenant, Mariah Carey et Lenny Kravitz.

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Après quelques films au succès plus mitigé (Shadowboxer, Tennessee), il connaît la consécration, en 2009, avec Precious, qu’il produit et dirige. Nominée 6 fois aux oscars, cette interprétation du célèbre roman « Push » de Sapphire, plonge le spectateur dans un univers au paroxysme du glauque. Celui d’une jeune adolescente, obèse, illettrée, séropositive, battue par sa mère, violée par son père dont elle attend le deuxième enfant, le premier étant… Trisomique ! Même Cosette semble bien chanceuse à côté ! On ne peut dresser tableau plus noir, ça en est même trop…

Dans la même veine, Paperboy, adaptation du polar de Pete Dexter, présenté au festival de Cannes en 2012, nous plonge au cœur d’une sexualité débridée, des penchants malsains, du racisme, le tout dans une atmosphère lourde, pesante et oppressante, le style pervers à la Lee Daniels percute !

Lee Daniels affirme mettre un peu de lui-même dans chacun de ses protagonistes. Résultat : chaos affligeant, destruction ambiante et mal être assuré.

Le prisme de la réalité et de la fiction ?

Face à une critique parfois hostile, le cinéaste affirme chercher à dévoiler une réalité, sa réalité, celle de son enfance, de son entourage, de son vécu. Il affirme même mettre un peu de lui-même dans chacun de ces protagonistes. Le résultat est là : chaos affligeant, destruction ambiante et mal être assuré.

Sur les traces de ses idoles Spike Lee, John Waters et Pedro Almodovar, il choisit de mettre en scène des anti-héros laids, dérangeants, pathétiques, pitoyables et tout à la fois touchants et émouvants.

Iconoclaste, provocateur, outrancier, sans remords ni vergogne, Lee Daniels sait, à tort ou à raison, comment choquer son auditoire. Il serait, semble t-il, en train de travailler sur sa prochaine production… Saura-t-il faire pire ?