Matteo Renzi ne semble plus tenir autant à un scrutin anticipé Matteo Renzi ne semble plus tenir autant à un scrutin anticipé Matteo Renzi ne semble plus tenir autant à un scrutin anticipé
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Matteo Renzi ne semble plus tenir autant à un scrutin anticipé

Publié le 3 février 2017,
par Reuters.
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ROME (Reuters) – L’ancien président du Conseil italien Matteo Renzi laisse entendre, dans un entretien au Corriere della Sera vendredi, qu’il pourrait renoncer à demander des élections anticipées, thème qui déchire sa formation, le Parti démocrate (PD), confronté à la poussée des eurosceptiques.

Matteo Renzi, qui a démissionné de la tête du gouvernement après le rejet par les Italiens de son projet de réforme de la Constitution lors du référendum de décembre, a jusqu’à présent milité pour la tenue d’élections au mois de juin, soit environ un an avant la date prévue.

Mais la résistance de l’aide gauche du Parti démocrate, qui menace de faire sécession si un scrutin législatif anticipé lui est imposé, est de nature à compromettre son retour au pouvoir. En outre, Matteo Renzi ne veut pas que l’on puisse dire qu’il cherche à faire rejouer le référendum.

« Les élections ne peuvent être ‘la seconde mi-temps’ après le référendum. Quand on perd au football, on n’essaie pas à nouveau au water-polo », déclare-t-il au quotidien italien.

Dans ce qui ressemble à une main tendue à ses adversaires traditionalistes, il se dit ouvert à la tenue d’un congrès du parti avant les élections de l’an prochain, tout en se disant prêt à affronter un scrutin anticipé si nécessaire.

A ceux qui l’accusent de l’avoir souvent joué en solo quand il était au gouvernement, Matteo Renzi suggère qu’un autre que lui pourrait être le candidat du PD au poste de chef du gouvernement, notamment celui qui lui a succédé à la présidence du Conseil, Paolo Gentiloni, considéré comme son représentant.

« Il se pourrait que cela ne soit pas moi la prochaine fois », déclare Matteo Renzi dans son interview.

Les partis d’opposition réclament pour la plupart des élections anticipées, mais, compte tenu du système à la proportionnelle en vigueur, aucun d’entre eux n’est a priori en position d’obtenir la majorité, ce qui devrait déboucher sur une nouvelle période d’instabilité.

Quant au parti anti-système Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, il est à peu près à égalité avec le PD dans les intentions de vote et le battrait largement si les dissidents de son aile gauche décidaient de se présenter séparément, selon deux sondages publiés cette semaine.

L’ancien président de la République Giorgio Napolitano, 91 ans, dont l’influence est encore très forte, s’est lui aussi prononcé contre la tenue d’élections anticipées, estimant que l’Italie avait « abusé » de cette formule.

 

(Isla Binnie, Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)