Nairo Quintana : une ascension prodigieuse Nairo Quintana : une ascension prodigieuse Nairo Quintana : une ascension prodigieuse
Biographie

Nairo Quintana : une ascension prodigieuse

Publié le 26 juin 2014,
par VisionsMag.
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Meilleur jeune du Tour de France 2013 ; Nairo Quintana semble promis aux plus grands succès. Ce Colombien relance la tradition des champions cyclistes dans son pays. Entre vie en altitude, hauts sommets et destin exceptionnel. Portrait du jeune prodige.

Nous sommes le 20 juillet 2013, avant-dernière étape du Tour de France. Le soleil resplendit sur les cols des Alpes, l’arrivée se juge au terme de la redoutable ascension du Semnoz, près d’Annecy, longue de 11 kilomètres. Christopher Froome, l’homme fort de ce Tour, lance une attaque sous la flamme rouge. Pour les suiveurs, l’affaire est entendue, le maillot jaune 2013 va s’adjuger une nouvelle victoire d’étape. Mais c’est sans compter sur un petit homme qui rattrape le coureur britannique avant de placer un contre dévastateur. Nairo Quintana est en route vers la plus belle victoire de sa carrière. Son pays, la Colombie, qui célèbre sa fête nationale, est en ébullition.

En passant la ligne d’arrivée Nairo Quintana signera sa première victoire d’étape dans le Tour, il revêtira le maillot du meilleur jeune et prendra la deuxième place au classement général, ce qui constitue la plus belle performance dans le Tour du cyclisme colombien. Le petit prodige a tout juste 24 ans et déjà les spécialistes voient en lui un futur vainqueur de la grande boucle.

Des pentes à 8% sur la route de l’école

L’histoire de Nairo Quintana ressemble à une légende C’est une épopée comme seul aujourd’hui le sport sait en écrire. Le futur meilleur jeune du Tour, voit le jour en 1990, à Boyaca en Colombie. Il passe son enfance dans un village à 2500 mètres d’altitude. C’est là qu’il va faire ses premières armes à bicyclette. Son père est trop pauvre pour lui payer les tickets du bus scolaire. Alors, le jeune Nairo, va faire à vélo, tous les jours, les 16 kilomètres, dont une portion à 8%, qui le séparent de son école. On ne pouvait trouver meilleur terrain d’entrainement. Altitude, fort pourcentage, revanche sociale, nous sommes dans la tradition du cyclisme colombien, notamment de son premier héro, Lucho Herera, vainqueur à l’Alpes d’Huez en 1985.

A cette époque pourtant, Nairo Quintana est loin d’envisager une carrière de cycliste. Il préfère s’engager dans l’armée qui lui assure un traitement fixe. La nuit, il arrondit ses fins de mois en conduisant un taxi. Le père, handicapé par un accident de voiture, compte sur ses fils pour aider la famille. Le week-end, Nairo Quintana prend part aux courses de la région. Toujours aussi pauvre, il paie les droits d’inscription avec les gains remportés sur la route.

Triomphe au Tour de l’avenir

Il se fait assez vite remarquer et signe en 2009 son premier contrat pro avec « Boyaca Es Para Vivirla », une équipe départementale. Il devient, cette année-là, champion de Colombie espoir du contre la montre. Sa carrière prend un tournant décisif lorsqu’il intègre l’équipe « Colombia Es Pasion » en 2010. Cette équipe a comme but avoué d’envoyer des cyclistes en Europe. C’est la seule du pays à posséder l’agrément de l’UCI (Union Cycliste Internationale). Nairo Quintana va signer son premier grand succès en remportant en 2010, le tour de l’Avenir. A son retour à Bogota, il est accueilli en héros, reçu par le chef de l’Etat. Son destin semble maintenant tout tracé, celui d’être le nouveau grand champion que toute la Colombie attend depuis des années.

Nairo Quintana : une ascension prodigieuse
Meilleur jeune du Tour de France 2013, Nairo Quintana semble promis aux plus grands succès.

Un coureur d’instinct

Tout lui sourit. En 2012, il signe avec la formation espagnole Movistar. Il se distingue dès sa première saison sur le circuit UCI Pro en enchainant les victoires. Vainqueur du tour de Murcie, du tour d’Emilie et surtout de la Route du Sud, où il écrase la concurrence sur les pentes des Pyrénées. Nairo Quintana est un cycliste d’instinct qui court aux sensations plutôt qu’aux statistiques. Sa science de la route impressionne. C’est elle qui lui a permis de finir en dauphin sur le Tour 2013. Une place qui, si elle le satisfait, est loin d’apaiser sa faim de victoires.

Nairo Quintana est un champion de tempérament, il ne craint pas d’afficher tout haut ses ambitions. Il veut arriver un jour en vainqueur aux Champs Elysée. Pour nombre d’experts ce n’est qu’une question de temps !

Liens photos :  www.zoomnews.es / www.velonews.competitor.com /