Peter Bossman, l’ « Obama Slovène » Peter Bossman, l’ « Obama Slovène » Peter Bossman, l’ « Obama Slovène »
Biographie

Peter Bossman, l’ « Obama Slovène »

Publié le 5 juillet 2014,
par VisionsMag.
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En Octobre 2010, la Slovénie a fait sensation avec des résultats aux élections municipales des plus étonnants. Arrivé en tête des suffrages, Peter Bossman est entré en fonction à la mairie de Piran, petite ville littorale située en bordure de la mer Adriatique. Rien de frappant, si ce n’est que l’élu a marqué l’histoire en devenant le premier maire noir d’une ville de l’ex-Yougoslavie. Retour sur un parcours atypique.

Peter Bossman naît en 1955 à Accra (capitale du Ghana) au sein d’une famille aisée. Son père, docteur et homme politique, est le médecin personnel de Kwame Nkrumah, leader du pays. La jeunesse de Bossman est ponctuée de voyages en Europe et en Afrique du Nord, où son père contribue à l’établissement d’ambassades ghanéennes. En 1966, un coup d’État mené par le Conseil de libération nationale (CLN) renverse le gouvernement Nkrumah. La plupart des anciens dirigeants du pays choisissent l’exil et c’est en 1977 que Peter Bossman s’installe à Ljubljana pour suivre des études de médecine.

La ville est alors sous la tutelle de la République socialiste de Slovénie. L’étudiant en médecine choisit de ne pas oublier son passé et reste très actif en politique, notamment en dirigeant une association d’étudiants Africains. C’est aussi durant ses études qu’il rencontre sa future femme, une Slovène et se décide à s’installer définitivement en Slovénie.

51,4% des votes

Sa carrière politique prend un tournant en octobre 2010 lorsqu’il est élu maire de Piran, une petite ville de 17.500 habitants, au nom du parti Social-Démocrate (SD), le centre-gauche du pays. Bossman obtient 51,4% des votes, supplantant son adversaire de centre-droite Tomaž Gantar de 3%. Avant cette victoire, il avait passé deux ans en tant que membre du conseil municipal. La réaction est immédiate et les médias locaux comme internationaux se précipitent sur le nouvel élu, considéré comme un phénomène. En effet, Peter Bossman est le premier individu d’origine africaine à tenir une position électorale en Europe de l’Est. Cette belle performance lui a rapidement valu le surnom d’ « Obama Slovène » et un statut de phénomène. Selon la BBC, sur 12% d’immigrés, seule une infime portion (non quantifiée) est d’origine Africaine. Croiser une personne à la peau noire en Slovénie est donc extrêmement rare!

Peter Bossman, l’ « Obama Slovène »
L’élection à la mairie de Piran de Peter Bossman, médecin d’origine ghanéenne, a marqué l’histoire politique de l’ex-Yougoslavie. Portait d’un politicien pas comme les autres.

Un signe d’ouverture fort et un programme écologique !

Au-delà du buzz médiatique causé par son élection, le maire de Piran affiche un programme pragmatique et déclare vouloir axer son mandat sur le soutien au tourisme. La ville est en effet considérée comme l’un des joyaux du littoral Adriatique. Bossman souhaite promouvoir les voitures électriques, construire un terrain de golf ‘eco-friendly’, et soutenir les initiatives locales vouées à encourager le tourisme. Le second axe de son mandat concerne une thématique qui lui est chère : la solidarité. Les relations diplomatiques entre la Croatie et la Slovénie sont ponctuellement entachées de petites disputes frontalières et de conflits mineurs, ce que le maire souhaite enrayer.

Pour lui, son élection illustre bien l’évolution des mentalités en ex-Yougoslavie. Bossman y voit un signe d’ouverture fort et une volonté des citoyens de son pays d’aller vers l’avant. Malgré tout, l’homme politique d’origine ghanéenne reste extrêmement modeste dans ses ambitions et déclare souhaiter revenir à sa fonction de médecin une fois son mandat terminé. Quoi qu’il en soit, son élection aura été un message fort pour le reste de la communauté internationale et est d’excellent augure pour le prochain tour des élections municipales dans quelques mois!

Source des photos : www.makewav.es / www.slovenie-secrete.fr