Victoire de la coalition de Shinze Abe au Sénat japonais Victoire de la coalition de Shinze Abe au Sénat japonais Victoire de la coalition de Shinze Abe au Sénat japonais
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Victoire de la coalition de Shinze Abe au Sénat japonais

Publié le 11 juillet 2016,
par Reuters.
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TOKYO (Reuters) – La coalition emmenée par le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a largement remporté dimanche les élections à la chambre haute en dépit des préoccupations liées à sa politique économique et à son projet visant à amender la constitution pacifique nippone.

Selon des projections des médias japonais, la coalition emmenée par Shinzo Abe dispose désormais de cette « super-majorité » des deux-tiers qui lui permettra de lever les restrictions entourant les capacités de l’armée japonaise et qui sont en vigueur depuis l’après-guerre.

Le Parti libéral-démocrate (PLD) de Shinzo Abe a toutefois raté de peu la majorité simple qui lui aurait permis de conforter sa place au sein de la coalition au pouvoir.

Shinzo Abe a déclaré sur une chaîne de télévision japonaise qu’il était encore trop tôt pour évoquer le projet de réforme constitutionnelle, tandis que le numéro 2 du PLD a indiqué qu’il ouvrirait en temps voulu des discussions avec l’opposition.

« Il me reste deux année de mandat (en tant que président du PLD) et c’est un objectif du PLD, donc je veux régler cette question dans le calme », a dit Shinzo Abe.

Certains analystes financiers redoutent que l’ambition de Shinzo Abe en matière militaire le détourne de son autre objectif, celui de relancer une économie atone.

« La principale est question est de savoir s’il sera en mesure de mener les réformes économiques structurelles », explique Nobuhiko Kuramochi de Mizuho Securities. « Si Abe n’y parvient pas alors qu’il a une grande marge de manoeuvre politique, ce sera négatif pour l’intérêt des investisseurs pour les valeurs japonaises. »

Shinzo Abe a annoncé au début du mois le report de deux ans et demi, à octobre 2019, de l’augmentation de la TVA, une décision qui relègue au second plan l’assainissement des finances publiques face à la faiblesse de la reprise économique.

 

REMANIEMENT ATTENDU

L’obtention d’une majorité des deux tiers au Sénat ouvre donc la voie à une révision de la Constitution rédigée par les Américains après la guerre et encore jamais modifiée.

Amender la Constitution nécessite l’aval des deux tiers des deux chambres de la Diète (Parlement). A la chambre basse, la coalition au pouvoir peut déjà s’appuyer sur une « super-majorité » des deux tiers.

Pour les conservateurs, la Constitution est le symbole humiliant de la défaite japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale. Ses défenseurs y voient au contraire la source de la paix et de la prospérité d’après-guerre.

L’opposition démocrate s’est alliée à de petits partis, et notamment le parti communiste japonais pour tenter d’empêcher les partisans du changement constitutionnel de l’emporter.

La coalition au pouvoir a largement gagné les trois dernières élections parlementaires en nombre de sièges, mais les experts estiment que la participation, très basse, reflète un sentiment d’absence de choix parmi les électeurs.

Les prochaines élections législatives au Japon ne sont pas prévues avant 2018.

Un remaniement ministériel est attendu dans la foulée des élections. Le ministre de la Justice, Mitsuhide Iwaki, paraît menacé, comme le ministre chargé de l’archipel D’Okinawa.

 

(par Linda Sieg et Minami Funakoshi. Julie Carriat et Nicolas Delame pour le service français)