7ème puissance mondiale en crise: Joaquim Levy remplacé
Joaquim Levy, l’économiste brésilien nommé ministre des Finances en 2014 confirme les rumeurs ressenties à la Bourse de Sao Paolo en quittant le gouvernement après seulement un an de gestion.
Au lendemain de l’élection présidentielle de 2014, Joaquim Vieira Ferreira Levy a été nommé ministre des Finances par l’économiste et femme d’Etat brésilienne Dilma Vana Rousseff. Elle lui donnait ainsi la mission complexe de redresser les comptes en cette période critique où le Brésil fait face à sa plus grande récession depuis 25 ans.
Afin d’atteindre les objectifs attendus, le tout nouveau ministre avait choisi de mettre en place un plan d’austérité budgétaire. Contraint par le temps et le capital politique sans oublier le manque de soutien de la présidente et du Parti des travailleurs, il n’a malheureusement pas pu y arriver et a été remplacé par Nelson Barbosa. Ce dernier serait plus apprécié par les marchés et plus proche du gouvernement et du Parti des travailleurs contrairement à M. Levy.
Un CV bien fourni pour Joachim Levy
Titulaire d’un doctorat en économie acquis à l’université de Chicago, l’une des plus prestigieuses et influentes universités du monde, d’une maîtrise en économie de l’institut Fundaçao Getulio Vargas et d’un diplôme en architecture navale de l’université fédérale de Rio De Janeiro, Joachim Levy a occupé de très importants postes que ce soit au FMI (1992-1999) ou dans l’administration brésilienne. Il fut notamment vice-président de la Banque interaméricaine de développement, puis secrétaire des Finances de l’État de Rio de Janeiro.
En 2010, il rejoint Badesco, la deuxième banque du pays dont il dirige le pôle gestion d’actifs mais se retrouve contraint de quitter son poste après avoir été désigné ministre des Finances en 2015.
Levy n’a rien pu changer à l’économie du pays
Un poste qu’il ne va occuper que …un an ! Malgré son dévouement reconnu par la présidente, ses efforts et nombreuses tentations de réformes, Levy n’a malheureusement rien pu changer à l’économie du pays. Les indicateurs ont même empiré pendant son mandat: hausse du chômage, inflation qui dépasse les 10%, un objectif budgétaire réduit à cinq fois en une année… Le parlement brésilien a fini par approuver un budget pour 2016 prévoyant un excédent primaire de 0,5%, alors que Joachim Levy exigeait 0,7%. L’ancien ministre a affirmé aux journalistes, avant de quitter le gouvernement, d’avoir fait, avec son équipe, « tout ce qu’on lui demandait ».
Désolé, André Leite, analyste à TAG Investimentos, explique à l’AFP que Levy « a sacrifié sa vie pour le pays (…) mais il n’a pas réussi à faire grand-chose. C’est dommage. Il n’a pas été respecté, il n’avait jamais le soutien de la présidente et il a dû faire face en 2015 à une crise politique sans précédent ». Quant au chef économiste de la société de courtage Gradual, André Perfeito, il a tout résumé en affirmant que « si avec lui c’était difficile, sans lui cela pourra être impossible ». Le Brésil n’est pas sorti de la crise.
Sources des photos : www.egyptsearch.com / oglobo.globo.com