A Philadelphie, Obama défend Clinton, Biden éreinte Trump
PHILADELPHIE, Pennsylvanie (Reuters) – Le président américain Barack Obama et son vice-président Joe Biden se sont partagé les rôles, mercredi, le premier brossant un tableau optimiste de l’avenir de l’Amérique et défendant la candidature d’Hillary Clinton tandis que le second s’attaquait violemment à celle de son adversaire républicain.
En s’efforçant d’apparaître uni derrière sa candidate, le Parti démocrate espère aussi faire oublier la dureté de la campagne pour la primaire et le malaise perceptible depuis le début de la semaine à Philadelphie.
Dernier orateur de la soirée, le 44e président des Etats-Unis est brièvement revenu sur ses huit années passées à la Maison blanche, avant de se lancer dans une plaidoirie en faveur d’Hillary Clinton qui fut son adversaire lors de la primaire démocrate de 2008.
« Il y a huit ans, Hillary et moi étions rivaux, nous sommes affrontés des mois. C’était dur, croyez moi. A chaque fois que je croyais avoir course gagnée, Hillary revenait plus forte encore », a-t-il rappelé avant de saluer son choix d’accepter de devenir sa secrétaire d’Etat.
« Elle n’abandonne jamais, jamais. (…) C’est pour ça que je peux le dire en toute confiance, il n’y a jamais eu de meilleure personne, aucun homme, ni moi, ni Bill (Clinton) pour occuper la fonction de présidente des Etats-Unis ».
« Ce soir, je vous demande de faire pour elle ce que vous avez fait pour moi. Je vous demande de la porter comme vous m’avez porté », a-t-il dit avant d’enlacer Hillary Clinton venue le rejoindre sur scène.
Barack Obama s’est également efforcé d’adresser un message optimiste contrastant avec la vision qu’expose Donald Trump, celle d’une Amérique assiégée par les immigrants clandestins, menacée par la délinquance et le terrorisme.
« Je suis plus optimiste pour l’avenir de l’Amérique que je ne l’ai jamais été auparavant », a-t-il dit aux délégués réunis dans le Wells Fargo Center de Philadelphie.
« L’Amérique est déjà grande. L’Amérique est déjà forte, et, je vous le promets, notre force et notre grandeur ne dépendent pas de Donald Trump », a continué Barack Obama, évoquant explicitement le slogan du candidat républicain qui dit vouloir rendre sa grandeur à l’Amérique.
« TRUMP N’Y CONNAÎT RIEN »
Mais les flèches les plus acérées ont été décochées par le vice-président Joe Biden qui a multiplié les attaques contre l’homme d’affaires new-yorkais.
Rompu à l’exercice et particulièrement virulent, Joe Biden a jugé qu’il s’agissait du candidat à la présidentielle le moins bien préparé de l’histoire des Etats-Unis et l’a accusé d’être bien trop éloigné des préoccupations de la classe moyenne américaine.
« Quand la classe moyenne va bien, les riches vont très bien et les pauvres ont de l’espoir. Il ne connaît rien de ce qui peut faire la grandeur de l’Amérique. En fait, il n’y connaît rien du tout, point à la ligne », a-t-il lancé.
« Je vais vous dire quelque chose qui n’a rien à voir avec la politique. Je vais pour parler de quelque chose de très sérieux. Nous vivons dans un monde compliqué et incertain », a-t-il dit.
« La menace est trop grande, les temps sont trop incertains pour élire Donald Trump président des Etats-Unis », a encore déclaré celui qui fut souvent envoyé en première ligne en 2008 et 2012 lors des campagnes de Barack Obama pour arracher les voix des Américains ordinaires, susceptibles d’être séduits par son discours franc et direct.
Michael Bloomberg, qui fut élu maire de New York sous l’étiquette républicaine avant de se représenter comme indépendant, est ensuite venu souligner ses convergences de vue avec l’ancienne première dame et s’est également attaqué à Donald Trump, dont « la plus grande richesse est l’hypocrisie ».
« Je suis New-Yorkais, et je sais reconnaître un escroc quand j’en vois un », a dit Michael Bloomberg sur lequel le Parti démocrate compte pour rallier les voix des indépendants dont Hillary Clinton aura du mal à se passer pour battre Donald Trump.
Parmi les orateurs de la soirée, Tim Kaine, tout juste désigné colistier d’Hillary Clinton s’est transformé en imitateur pour singer Donald Trump, un homme en qui « personne ne peut croire ».
« Il ne dit jamais comment il va faire toutes ces choses qu’il dit vouloir faire. Il dit juste ‘croyez moi’. Alors voilà la question: le croyez vous ? Toute la carrière de Donald Trump le montre, il ne vaut mieux pas le croire. »
(par Alana Wise et Jeff Mason. Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français)