Lumière sur les squatters illégaux mais solidaires
Depuis le 5 juin 2013, le collectif Jeudi Noir squatte les salles de ciné. La réalisatrice Marie Maffre met en lumière l’action de cette mobilisation contre le scandale du manque de logements décents en France !
Créé en 2006 pour dénoncer la flambée des prix des loyers et contribuer à une explosion de la bulle immobilière, le collectif Jeudi Noir adopte la méthode de la réquisition citoyenne d’immeubles entiers laissés à l’abandon.
« Ainsi squattent-ils sans droit ni titre, sans toi ni loi, souvent fauchés, toujours marteau »entonnent en chœur le collectif Jeudi Noir. Leur action vise les endroits vides et sombres, dans tous les quartiers et, pour tous les mal-logés, il crée un comité « qui défend le quartier du promoteur sans cœur ». En trois mots, l’association « Réquisitionne, Préempte et Reloge » des logements inoccupés pour la solidarité.
« Il y a de quoi squatter pour tous les mal-logés ».
Accompagnée par une vague de mobilisation pour régler le problème des mal-logés et un appel à la solidarité de la ministre de l’Egalité des territoires et du logement, Ce film met sous le feu des projecteurs le sombre quotidien des sans abri. D’un côté on estime que plus de 3 millions de Français sont mal logés, ou simplement pas logés, et de l’autre, environ 2 millions de logements qui sont inoccupés.
« Quelque part dans la Gaule, un p’tit squat résiste ».
Certains s’entêtent à penser que l’Etat devrait réquisitionner, d’autres squattent. C’est, selon la chanson, en « décorant des piaules », « en buvant de la gnôle », en froissant quelques tôles, que se réunissent autour du feu les membres du Jeudi Noir. Après les redoutés casseurs qui font l’actualité du petit écran, l’action des squatteurs fait fureur sur le grand écran. L’ombre d’un scandale est projetée dans les salles obscures et Marie Maffre s’en fait l’écho à l’impact incertain!
« Maintenant qu’il n’y a plus rien on ne regrette rien ».
La tendance au changement n’est pas du goût de tous et certains s’étonnent que les lois ne soient pas respectées. Si la Gaule résiste, la lex romana est majoritairement celle d’une minorité de logements réquisitionnés, car c’est bien à l’Etat que l’on peut réclamer le droit au logement.
« Car il poussera des squats comme des petits pains ».
Au même niveau des droits naturels se classent la propriété, la liberté, la sûreté et la résistance à l’oppression. Appartenant aux droits fondamentaux protégés par le Conseil des sages, il ne peut être porté atteinte à ce droit « inviolable et sacré » que si « la nécessité publique » l’exige et à condition d’une juste et préalable indemnité. Jeudi Noir jouit et dispose de la chose privée par le squat illégal au nom de la solidarité.
La révolution du logement indécent est lancée !
Un coup de marteau sur les proprios et des clous plantés dans un décor juridique dévasté. Allons percer de nouvelles idées dans une société solidement attachée à sa propriété ! S’il existe en droit pénal des faits justificatifs au vol pour état de nécessité lorsque l’acte illégal est proportionné… L’illégalité d’un squat pourrait-elle être justifiée par la nécessité d’une protection de la dignité et de la santé ?
« Il y a un comité qui défend le quartier » et un grand écran qui appel à la
réaction et l’émotion… La génération des images et des squats est invitée à s’unir pour une bataille de rue et un réveil des consciences. Le collectif affronte la propriété individuelle ! Aux écrans citoyens !