Alexandre Michelin veut révolutionner la télévision française
A l’approche de la fin de son mandat, Rémi Pflimlin n’ayant pas annoncé s’il se présenterait ou non à sa propre succession à la présidence de France Télévisions, Alexandre Michelin, actuel directeur général de la filiale de Microsoft MSN pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient semble être le seul à s’être déclaré candidat. Mais nouvelle procédure oblige, à l’inverse de la récente nomination de Mathieu Gallet à la tête de Radio France, le CSA ne devrait cette fois pas dévoiler la liste des candidats. Même si le quinquagénaire semble avoir le profil et l’énergie pour occuper cette fonction, le processus de nomination qui devrait avoir lieu sous peu, entre le 22 mars et le 22 avril 2015, pourrait encore réserver des surprises.
Diplômé à la fois en information et communication, en droit et administration audiovisuelle, et en management, Alexandre Michelin a exercé ses compétences dans les nombreuses disciplines que compte le vaste monde des médias qui fera carrière aussi bien dans le privé que dans le public.
Tour à tour responsable des acquisitions, directeur des programmes et enfin directeur général de Paris Première (entre 1988 et 1997), il rejoint en 1997 la grande « Famille Canal + », tout d’abord comme directeur des programmes numérique, puis directeur des programmes de CanalSat, et enfin directeur des programmes et services pour tout le groupe Canal+.
Alexandre Michelin, le touche à tout de l’audiovisuel
Alexandre Michelin n’est pas inconnu des équipes de France Télévisions. En 2004, il quitte Canal + pour intégrer la nébuleuse du service public. Il fut, entre 2004 et 2006, directeur des programmes et directeur de France 5, la chaine à vocation éducative et culturelle du groupe. C’est notamment durant cette période qu’il a lancé « Bienvenue en terre inconnue », ancien nom du fameux « Rendez-vous en terre inconnue », émission dans laquelle Frédéric Lopez crée de toutes pièces un choc culturel entre une personnalité francophone et un peuple peu habitué à recevoir des populations occidentales et encore moins des équipes de tournage.
Après deux ans chez France 5, il est nommé fin 2006 premier président du fonds images de la diversité, fonction qu’il occupe encore à ce jour, et qui consiste en la promotion, par le biais d’aides à la création d’œuvre audiovisuelles et cinématographiques, de la diversité culturelle française et de l’égalité des chances.
En 2010, il fait son retour dans le secteur privé, et rejoint le groupe Microsoft au sein duquel il occupera successivement les fonctions de directeur éditorial et des contenus de MSN France, puis directeur général de MSN Europe, Afrique et Moyen-Orient.
Alexandre Michelin prêt à relever le défi de France Télévisons
L’ambition d’Alexandre Michelin pour France Télévisions est double. Dans un premier temps, il voudrait moderniser le Groupe quant à ses supports, et atteindre par la révolution numérique tant attendue une grande partie de la population qui selon lui s’est détournée de la télévision publique. Mais son objectif est aussi de dépasser les frontières hexagonales, et de cibler les francophones dans leur ensemble.
Alexandre Michelin ne voit pas en France Télévisions un groupe audiovisuel comme les autres. Forte de sa mission de service public, la « télévision de tous les français » a pour mission d’atteindre toutes les tranches de la population, grâce à ses six chaînes bien différenciées, et de les informer de manière neutre et bienveillante tant au niveau régional que national et international. Et les premières personnes que voudrait reconquérir Alexandre Michelin, ce sont les jeunes. Avec une moyenne d’âge des téléspectateurs de 55 ans (et même 58 ans pour France 3), les chaînes de France Télévision semblent totalement délaissées par les jeunes français du fait des contenus, formats et supports qui leurs sont proposés.
Cette mission de service public confère également au groupe France Télévision un rôle de précurseur, qui peut donner une orientation au paysage audiovisuel national. Mais l’un des principaux freins que connaîtra Alexandre Michelin sera certainement financier. En effet, crise oblige, la télévision publique a vu ces dernières années diminuer ses financements publics et a du revoir ses prétentions à la baisse. Cela n’arrange pas les pertes liées quelques années auparavant à la diminution de la publicité sur les chaînes publiques décidée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Pour Alexandre Michelin, qui voudrait donner un nouveau souffle à la production de programmes, il faudra se montrer créatif en terme de financements. Persuadé que la croissance viendra du Numérique, délaissé selon lui par les médias traditionnels français, il saura certainement comme à son habitude prendre les risques nécessaires pour organiser la mutation de France Télévisions.
Sources des photos :www.lefigaro.fr /