Antony Blinken, l’atout diplomatique de Barack Obama Antony Blinken, l’atout diplomatique de Barack Obama Antony Blinken, l’atout diplomatique de Barack Obama
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Antony Blinken, l’atout diplomatique de Barack Obama

Publié le 15 septembre 2014,
par VisionsMag.
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Nommé en janvier 2013 au poste de directeur adjoint du Conseil de sécurité nationale, Antony Blinken a ainsi intégré la garde très rapprochée du président américain. Organe de première importance coordonnant la politique étrangère du pays, le National Security Council, ou NSC, est un acteur majeur, mais peu connu, de la diplomatie américaine. Jonglant entre la gestion des urgences et la tactique de haut vol, jouant tour à tour les pompiers sur les situations délicates et élaborant des stratégies qui façonneront les décennies à venir, la tâche pourrait en rebuter plus d’un. Car l’activité diplomatique est souvent ingrate, travail ardu et anonyme, fait de succès discrets et d’échecs lourds de conséquences. D’ailleurs, Antony Blinken a longtemps hésité entre l’art et la diplomatie. Son profil atypique en a décidé autrement.

Quoi de mieux, pour saisir les rouages des relations internationales, que de partager plusieurs cultures différentes ? Né en 1962 à New-York, les premières années de « Tony » Blinken sont pour le moins formatrices. Issu de parents juifs à la fois riches et influents, il croise dans son salon Leonard Bernstein et Arturo Toscanini et bénéficie d’une éducation irréprochable dans les établissements les plus huppés. Mais une autre vision du monde va s’imposer au jeune Tony lorsque sa mère, Judith, épouse en 1968 le brillant intellectuel franco-américain Samuel Pisar. Rescapé d’Auschwitz et de Dachau, avocat, voyageur impénitent et conseiller de J.F. Kennedy, le beau-père a de quoi captiver l’attention de l’enfant et emmener sa pensée vers des horizons qu’il n’aurait jamais abordés auparavant. La famille déménage à Paris, où Antony Blinken passe son adolescence et son bac. L’hyperactivité de ses parents lui permet d’être présenté à des personnalités aussi diverses que Valérie Giscard d’Estaing ou Christo. Un nouveau pan culturel se rajoute à son bagage, d’autant plus que le contact avec les Etats-Unis, par l’intermédiaire de son père, continue d’être entretenu.

Terrain connu

La fonction prise par Tony Blinken en 2013 n’est que la suite logique de son parcours, les arcanes de la politique et de la diplomatie n’ayant plus aucun secret pour ce démocrate qui s’investit dès 1988 en soutenant Michael Dukakis, candidat malheureux à la Maison-Blanche. Le guitariste et organisateur de festivals de cinéma se transforme en homme politique irremplaçable. Sous l’administration Clinton, il intègre le secrétariat d’Etat en charge des questions européennes et canadiennes, tout en écrivant des discours pour le président et en menant une réflexion stratégique sur le devenir de l’Amérique.
Durant cette période, il rencontre Erin Ryan, une proche d’Hillary Clinton et de Joe Biden, qu’il épousera en 2002. En 2008, l’élection de Barack Obama permet à Antony Blinken de reprendre un rôle majeur au sein du gouvernement, et de la diplomatie en particulier. Il intègre le Conseil de sécurité nationale, et prend ainsi part aux décisions majeures du mandat. Sa présence, lors de ce fameux 2 mai 2011, dans la « situation room » pour assister aux côtés du président au raid contre Ben Laden en dit long sur ses prérogatives.

Libéral-interventionniste

A 52 ans, la carrière de Tony Blinken est déjà bien remplie, et permet d’entrevoir les ressorts de sa pensée. Se déclarant très marqué par la déportation de son beau-père, le directeur adjoint du NSC en tire une philosophie interventionniste, assurant que les puissances mondiales comme les États-Unis ont la responsabilité de prévenir les atrocités. Dès le début de sa carrière, il soutient une intervention en Bosnie, et s’illustre par la suite en soutenant une action militaire en Lybie. Et plaide pour une action américaine en Syrie contre Bachar El-Assad.

Il a aussi dû gérer les dossiers de l’Irak et de l’Afghanistan, assuré les relations avec le Pakistan et travaillé sur le désarmement nucléaire. Le président américain, qui ne dispose pas d’assez de temps pour emmagasiner tous les paramètres de la diplomatie internationale, s’appuie en toute confiance sur ses conseillers. Et Tony Blinken fait partie des plus écoutés. Parmi ses qualités majeures, les observateurs lui reconnaissent un goût certain pour le consensus, un placement au centre de l’échiquier politique et en dehors de tout esprit partisan, et une manière bien particulière d’exprimer des idées fortes de la manière la plus douce. Sans oublier un sens de l’humour et un appétit certain pour les calembours.

Antony Blinken, l’atout diplomatique de Barack Obama
Dans un contexte international lourd de tensions, le nom d’Antony Blinken apparaît régulièrement dans l’actualité diplomatique américaine.

Avenir prometteur

D’un naturel discret, beaucoup d’Américains n’ont découvert Antony Blinken qu’à la parution de la photo du 2 mai 2011. Celui qui est longtemps resté un inconnu est donc devenu l’une des éminences grises de Barack Obama. Ted Kaufman, ancien sénateur, recommande de « garder un œil » sur celui qui va, selon de nombreux analystes, être amené à jouer un rôle de plus en plus important au sein de la diplomatie américaine. En cas de victoire démocrate en 2016, ses compétences, son expérience, ses bonnes relations avec Barack Obama, Joe Biden et Hillary Clinton lui promettent un poste au sommet. Les années passées en tant que conseiller et diplomate anonyme semblent à présent bien lointaines.

Source des photos : www.politico.com / www.lemonde.fr