En France, l’énergie solaire fournissait 1,4 % de la production nationale d’électricité en 2015. Ce pourcentage pourrait être encore plus important s’il était possible de capter l’énergie du soleil de manière ininterrompue sans se soucier de la météo. C’est l’objectif de l’invention imaginée par un chercheur du CNRS : des ballons capteurs d’énergie situés au-delà des nuages, dans cet espace constamment ensoleillé. Explications et enjeux de cette invention.
Les énergies renouvelables ont pour point commun leur rapport et, d’une certaine façon, leur dépendance à la nature, au vent, au soleil, au sol ou encore à l’eau. Ainsi l’énergie solaire, captée par des panneaux photovoltaïques, est accessible uniquement lorsque le ciel est clair, sans nuage. Dès que des éléments obstruent l’espace entre les capteurs et la source d’énergie, la magie n’opère plus.
C’est pourquoi, en France, c’est en Corse que l’on trouve la plus forte concentration de panneaux photovoltaïques actifs. Existe-t-il un moyen de capter sans interruption l’énergie provenant du soleil ? Comment faire pour se débarrasser de cette contrainte météorologique ? Un chercheur du CNRS, électro-chimiste, Jean-François Guillemoles, est sur le point de trouver la solution. Il a imaginé des ballons placés à 5 ou 6 kilomètres du sol, quasiment dans la stratosphère.
Des ballons au-dessus des nuages et sous les lignes aériennes
Les panneaux solaires ont une empreinte environnementale non négligeable, que ce soit sur le plan des matières premières utilisées ou encore lors de la création de champs défrichés pour les fermes solaires. Partant de ce constat, le chercheur a imaginé des ballons porteurs de capteurs reliés à la terre par un câble. La montgolfière serait alors lui-même créateur d’électricité, de jour comme de nuit grâce à un système de pile à combustible. Techniquement la pile est alimentée par une partie du courant photovoltaïque, puis cette pile décompose l’eau en hydrogène par électrolyse et cet hydrogène est stocké à l’intérieur des ballons, indispensable pour les faire flotter dans les airs.
Pour son projet, Jean-François Guillemoles explique que ses ballons seraient quant à eux placés à 5 ou 6 km, soit juste au-dessus des nuages et sous les lignes aériennes. D’autres expérimentations travaillent sur le principe de ballons stratosphériques, situés à 20 km au-dessus du sol, comme le projet de Google Loon qui a pour objectif de répandre l’accès à Internet à toute la planète, même dans les zones les plus reculées.
Rendez-vous au laboratoire
Pour le moment ce projet est encore dans sa phase de test et d’optimisation. Le chercheur français est, pour l’occasion, parti travailler dans un laboratoire franco-japonais, NextPV, situé au Japon. Les tests portent sur les différents aspects du projet : la taille des ballons, la dimension des panneaux, la technologie etc. En effet, les ballons doivent être assez grands pour tenir le poids des câbles ainsi que des panneaux. L’objectif étant de créer une technologie dont l’empreinte environnementale serait la plus faible possible. Avec des panneaux dans les airs, l’empreinte au sol est moindre, comparée à celles des fermes solaires. Et ainsi l’énergie fabriquée par ces panneaux flottants pourrait permettre d’alimenter tout un quartier.
Pour le moment il reste tout de même des interrogations comme la question de l’espace dans le ciel ou encore, simplement, la réaction des oiseaux ! Mais le but de ce projet un peu fou est de prouver que la création d’énergie viendra bientôt du ciel et non plus du sous-sol.
Sources des photos : lejournal.cnrs.fr