Brexit: Pas d'avancée notable lors de la visite de May à Bruxelles Brexit: Pas d'avancée notable lors de la visite de May à Bruxelles Brexit: Pas d'avancée notable lors de la visite de May à Bruxelles
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Brexit: Pas d'avancée notable lors de la visite de May à Bruxelles

Publié le 16 octobre 2017,
par Reuters.
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par William James et Alastair Macdonald

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LONDRES/BRUXELLES (Reuters) – La Première ministre britannique, Theresa May, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sont convenus lundi à Bruxelles que les négociations sur le Brexit devraient « accélérer dans les prochains mois ».

Dans un communiqué conjoint diffusé à l’issue de leur rencontre, les deux dirigeants disent avoir partagé un dîner de travail « dans une atmosphère constructive et amicale », mais ils n’évoquent aucune percée avant le Conseil européen de jeudi et vendredi.

Londres a longtemps espéré que cette réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Huit serait l’occasion d’entériner l’ouverture de discussions sur l’avenir des relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne après le Brexit en mars 2019.

Mais les négociations sur les modalités du divorce n’ont pas suffisamment avancé aux yeux des Européens, malgré le discours prononcé le 22 septembre par Theresa May à Florence, dans lequel la Première ministre a déclaré que Londres honorerait ses engagements financiers et souhaitait une période de transition permettant d’adoucir la rupture.

Personne ne s’attendait à ce que le déplacement à Bruxelles de Theresa May, accompagnée de son ministre du Brexit, David Davis, change subitement la donne, bien que cette rencontre « prévue de longue date » selon Londres ne figurait pas à l’agenda de Jean-Claude Juncker la semaine dernière.

« Ce sera un dîner à 30 milliards d’euros », avait ironisé un diplomate européen avant l’entretien, auquel a également assisté le chef des négociateurs européens, Michel Barnier.

Le dernier cycle de discussions la semaine dernière n’a permis aucune avancée significative, Michel Barnier évoquant jeudi une « impasse » sur la question des obligations financières que Londres doit remplir avant de sortir de l’Union européenne.

UN GESTE DE L’UNION ?

Face aux semaines qui s’écoulent sans résultat, la perspective d’un échec des négociations est peu à peu intégrée dans les scénarios des principaux acteurs.

Sur la proposition de Michel Barnier, le Conseil européen pourrait cependant donner son feu vert, sous certaines conditions, à l’ouverture de discussions internes à l’UE sur l’avenir des relations GB-UE, en signe de bonne volonté envers Londres.

Cette option, présentée vendredi dernier dans un premier texte diffusé par le président du Conseil européen Donald Tusk, s’est heurtée à de vives résistances, de la part notamment de l’Allemagne et la France.

Donald Tusk a fait circuler lundi une nouvelle version plus ferme, soulignant la nécessité pour les Britanniques de se plier aux conditions fixées par l’UE.

L’idée de « lancer des discussions internes préparatoires » parmi les Vingt-Sept sur les scénarios de transition et les futures relations entre Londres et l’UE est toutefois maintenue. Cette nouvelle version du projet de conclusions du conseil sera discutée mardi.

Les modalités du divorce portent sur trois points essentiels: l’argent dû par le Royaume-Uni, les droits des ressortissants de l’UE au Royaume-Uni après le Brexit et l’avenir de la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.

RISQUE D’UN « NO DEAL »

En fin de semaine dernière, une porte-parole de Theresa May a déclaré que la Première ministre aurait « davantage à dire » sur la facture du Brexit jeudi lors du Conseil européen.

A l’issue d’une réunion similaire en avril dernier au 10, Downing Street, des fuites avaient évoqué le « choc » éprouvé par Jean-Claude Juncker devant les attentes des Britanniques, qu’il jugeait irréalistes, ce qui avait passablement irrité May.

Après toutes ces péripéties, le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, a déclaré lundi qu’il ne pensait pas que le risque soit désormais plus grand d’un échec total des discussions. « Il ne fait absolument aucun doute qu’un accord sert les intérêts du Royaume-Uni et des Vingt-Sept, afin que nous puissions continuer à commercer ensemble », a-t-il à la chaîne de télévision américaine CNBC.

Pour JP Morgan, cependant, la probabilité d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union sans accord sur les termes du divorce est montée à 25%, au lieu de 15% précédemment.

« La possibilité d’un ‘no deal’ ayant pris une part active du débat politique britannique ces deux dernières semaines, notre confiance (…) a été un peu ébranlée », explique Malcolm Barr, économiste de la banque américaine, dans une note à ses clients.

« En conséquence, nous avons revu nos différents scénarios pour 2019 pour refléter une probabilité plus élevée d’absence d’accord. »

Les craintes d’un échec des négociations entre Londres et l’UE sur le Brexit ont pesé lundi sur la livre sterling.

(Pierre Sérisier, Véronique Tison, Jean-Stéphane Brosse, Guy Kerivel et Tangi Salaün pour le service français)

Brexit: Pas d'avancée notable lors de la visite de May à Bruxelles
Theresa May et son ministre du Brexit David Davis se rendent lundi soir à Bruxelles pour rencontrer le chef des négociateurs européens, Michel Barnier, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.