Bruno Wu, le « Rupert Murdoch de Chine »

Après la France, Bruno Wu décide de poursuivre son parcours aux États Unis : il décroche en 1990 un Bachelor en gestion d’entreprise au Culver-Stockton College (Missouri), puis en 1993 un master en Affaires internationales à l’université de Washington. Il retourne ensuite en Chine, à Shanghai, où il passe son doctorat au sein du département des Affaires Internationales de l’université de Fudan.

La création d’un empire médiatique chinois : Sun Media Group

Wu intègre en 1998 le groupe ATV, l’un des deux réseaux hertziens de Hong Kong à l’époque, en tant que COO (Chief Operating Officer). Il y fait ses armes en améliorant largement la performance de l’entreprise.

Après ce début remarqué dans l’univers des télécommunications, Bruno Wu prend la tête de Sina Corp, le plus grand portail de divertissement en langue chinoise. Il redynamise le groupe et sa stratégie en apportant son expérience internationale.

En 1999, le Dr Wu et sa femme Yang Lan, l’une des stars les plus renommées du paysage audiovisuel chinois, créatrice d’un talk-show et de multiples pages internet, créent le groupe médiatique Sun Media Group (SMG). Rapidement, l’entreprise devient l’un des leaders du marché chinois, possédant des parts d’intérêt dans plus de 20 compagnies liées à l’univers des médias ainsi qu’un vaste portfolio d’investissements.

SMG touche désormais plus de 200 millions de consommateurs chaque mois et figure parmi les groupes médiatiques les plus larges du pays. Les activités du groupe sont variées, entre production cinématographique, gestion de chaînes télévisées, sites Internet, journaux et magazines. Bruno Wu et sa femme jouissent d’une influence conséquente en Chine, cumulant un total de plus de 55 millions de followers sur leurs comptes Twitter.

Conquérir l’industrie cinématographique depuis la Chine, vers l’étranger : la mission de BT Capital

Wu et sa femme décident, en juillet 2013, de fonder BT Capital avec un ami proche et personnage influent de l’univers des médias allemands, Thomas Middelhoff. BT Capital est financé par plusieurs fonds d’investissements privés appartenant aux fondateurs et a pour vocation l’investissement dans des chaînes et studios télévisés, ainsi que dans des entreprises digitales.

Depuis 2012, l’industrie du cinéma en Chine est classée au deuxième rang mondial. Les experts considèrent que le marché continuera à croître jusqu’à décrocher la première place d’ici deux ou trois ans. Parallèlement à cet avantage, les films étrangers ne bénéficient d’un accès et d’une distribution illimités au marché chinois que si ils sont co-produits ou co-financés par une entreprise chinoise. Ces deux paramètres représentent une source d’opportunités conséquente pour Bruno Wu.

Avec ses deux fonds créateurs, BT Capital dispose de plus de 2 milliards de dollars à investir en productions et co-productions cinématographiques, en Chine ou à l’international. Bruno Wu et sa femme ont l’habitude d’investir à l’étranger, notamment en Europe, aux États-Unis ainsi qu’en Asie du Sud-Est. Le couple possède des entreprises à Hong Kong, en Malaisie, à Singapour et à Taiwan.

La Chine en passe de devenir le plus grand consommateur d’internet au monde : une opportunité unique

L‘industrie cinématographique reste un marché très concurrentiel, régi par de nombreuses règles – qu’elles soient explicites ou non. De plus, la concurrence est rude pour Bruno Wu : les compagnies telles que Disney, 21st Century Fox et DreamWorks mènent une politique agressive de pénétration du marché chinois. Cependant, le couple Wu dispose d’une influence sans pareille ainsi que d’une bonne connaissance des marchés asiatiques et d’un vaste réseau de relations. Par ailleurs, les entreprises locales et partiellement gouvernementales bénéficient de nombreux avantages et d’un système de favoritisme mis en place par le gouvernement chinois.

Disposant de l’un des meilleurs systèmes de télécommunications et de l’un des marchés les plus demandeurs de bande passante au monde, la Chine regorge d’opportunités pour BT Capital. Bruno Wu considère que le futur du pays repose dans la consommation d’internet sur mobile, et a choisi d’orienter les investissements de sa nouvelle entreprise sur ce secteur. La famille Wu a été classée au 250ème rang de la « China’s Rich List » (listant les familles les plus riches de Chine) du prestigieux magazine Forbes, avec un capital estimé à 800 millions de dollars.

Il semble que celui que le New York Times a surnommé le « Rupert Murdoch chinois » ne soit pas prêt de s’arrêter dans sa bataille pour devenir l’homme le plus influent des médias chinois.

Source des photos : www.manager-magazin.de / www.nytimes.com/

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