Chahram Becharat, ambassadeur de la « French Touch » à Téhéran

L’homme d’affaire est né en Iran dans une grande famille de notables. En 1980, lorsque la Révolution islamique éclate, ses parents prennent un aller simple pour la France. Le jeune expatrié poursuit alors ses études dans les meilleurs établissements. Il est diplômé de mathématiques et de physique à l’école Polytechnique en 1988, ainsi qu’en administration des affaires de la prestigieuse Harvard en 1994. Chahram Becharat passe ensuite trois ans dans la banque d’affaires Morgan Stanley à Londres.

Becharat mise sur les technologies numériques

Le jeune loup de la finance est repéré par LVMH afin de diversifier ses activités et mise sur les technologies numériques. En 1999, on lui confie la direction d’Europatweb. Avec ce fonds de 700 millions de dollars, Charham Becharat investit dans des compagnies digitales telles que LibertySurf, Webhelp, SeLoger ou encore flutter.com. Il s’occupe par la suite de la distribution sélective du groupe LVMH et prend la tête du groupe DFS.

S’il évolue dans les hautes sphères économiques parisiennes depuis une quinzaine d’années, Chahram Becharat n’en a pas oublié son pays d’origine, avec lequel il a su maintenir de précieux liens. Dès la fin des années 1990, sous la présidence du réformiste Mohammad Khatami, ses parents se réinstallent en Iran où ils créent une société d’eau. Leur fils prend la tête de Damavand Mineral Water Co quelques années plus tard. Associée à Danone, l’entreprise détient 40 % du marché de l’eau minérale en Iran.

Fort d’un solide réseau dans l’industrie du luxe, le Franco-Iranien fonde en 2006 la société 33 Ponts, un cabinet spécialisé dans la gestion financière et le rapprochement entre entreprises. Chahram Becharat est également toujours membre du conseil d’administration de Damavand Mineral Water Co, ainsi que de l’éditeur de logiciels Mensia Technologies. Il est aussi mandataire des sociétés immobilières 40 Colonnes, et de la Sci les Grandes Neiges.

Un pont entre la France et l’Iran

De par son parcours et les réseaux qu’il a su tisser, ce Franco-Iranien de 40 ans est un pont entre la France et la République islamique. Un terrain relativement vierge qui vient de s’ouvrir à de nouveaux investisseurs. Car, après plus de dix ans d’embargos, les sanctions économiques et financières liées au programme nucléaire iranien ont été levées en janvier dernier. Et dans ce pays de 78 millions d’habitants, où 60% de la population a moins de 30 ans, la classe moyenne a soif de consommation. Le luxe, de plus en plus prisé, permet d’affirmer une réussite sociale. Par ailleurs, les femmes iraniennes sont particulièrement sensibles à leur beauté : l’Iran est le 7ème consommateur de cosmétiques dans le monde.

Donc tous les voyants sont au vert pour Chahram Becharat. Et il est fort à parier que, à l’instar de la croissance économique iranienne, son ascension ne va pas s’arrêter là.

Sources des photos : iranfr.com / journnaldunet.com /

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