Chris Grayling, pro-Brexit, prédit un arrangement Chris Grayling, pro-Brexit, prédit un arrangement Chris Grayling, pro-Brexit, prédit un arrangement
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Chris Grayling, pro-Brexit, prédit un arrangement "raisonnable"

Publié le 30 juin 2016,
par Reuters.
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LONDRES (Reuters) – La Grande-Bretagne pourra négocier un large accès aux marchés de l’Union européenne après un Brexit car la France et l’Allemagne ne voudront pas de limites commerciales qui pourraient affecter leurs propres industries, estime le député conservateur pro-Brexit Chris Grayling dans une interview accordée à Reuters.

Membre de l’équipe de David Cameron, le ministre des Relations avec la Chambre des communes et Lord President dit s’attendre à des discussions informelles entre responsables britanniques et européens avant que l’article 50 du traité européen de Lisbonne ne soit activé, un pas qui, dit-il, ne sera franchi que lorsque la Grande-Bretagne sera prête.

« Au final, l’argent et les emplois sont rois », explique-t-il. « Il ne s’agit pas du Royaume-Uni qui frappe à la porte et dit ‘S’il vous plaît, qu’en est-il de nous?’ Il s’agit vraiment d’une importante relation commerciale pour l’Union européenne. »

Lors de leur première rencontre à 27 mercredi à Bruxelles, les dirigeants européens ont répété que Londres ne pourrait avoir accès au marché unique que si elle accepte aussi le principe de liberté de circulation des travailleurs européens. Ils avaient affirmé la veille qu’aucune négociation ne pourrait débuter avec Londres avant la notification du départ du pays de l’UE.

Selon des données du FMI pour 2015, l’économie britannique, qui pesait avant le 23 juin 2.600 milliards d’euros, reste petite face au poids combiné des économies de l’UE, d’environ 12.000 milliards d’euros hors Royaume-Uni.

Mais pour Chris Grayling, le Royaume-Uni reste un marché clé pour des industries vitales d’autres Etats membres de l’UE, et cela rend possible un accord.

« Il s’agit autant de leur accès au marché britannique que l’inverse », a-t-il dit. « Quand l’agitation sera retombée (…) après ce référendum, il sera dans l’intérêt de tous d’avoir un arrangement commercial raisonnable ».

Chris Grayling ajoute que le secteur financier britannique, de loin le plus développé d’Europe, devra être protégé lors de toute négociation.

« Il est inconcevable que nous disions simplement, par exemple, qu’il est bien que l’agriculture française ou le secteur automobile allemand aient accès de manière libre et non entravée au marché britannique, tout en laissant des règles et des régulations (…) qui causeraient de vrais dommages à la City de Londres », a-t-il dit.

« Pour moi, le commerce signifie généralement que les voitures allemandes sont vendues au Royaume-Uni, que les produits de l’agriculture française sont vendus au Royaume-Uni et que la City de Londres fournit des services financiers à des clients dans toute l’Union européenne. »

 

LIMITER L’IMMIGRATION

Chris Grayling estime que le résultat du référendum, dont la campagne a été riche en débats houleux sur l’immigration, doit inciter le gouvernement à agir pour endiguer le libre mouvement des personnes.

« Il est très clair que le peuple britannique nous a confié un mandat pour être en mesure de poser des limites au nombre de personnes qui viennent vivre et travailler ici, c’est peut-être un volet difficile des négociations mais c’est un volet essentiel », a-t-il dit.

Les candidatures au sein du Parti conservateur pour succéder à David Cameron, qui a annoncé sa démission dans la foulée du vote où son camp a échoué, doivent être enregistrées jeudi au plus tard. Chris Grayling refuse de dire s’il a un favori dans la succession du Premier ministre, mais estime que des élections législatives anticipées ne sont pas nécessaires. Les prochaines élections ne sont pas prévues avant 2020.

Ancien journaliste et consultant en gestion, il dit avoir été surpris par l’issue du vote et dit croire que cela ouvrira des opportunités pour la Grande-Bretagne. L’Union européenne est à la traîne du reste du monde au niveau économique et doit entreprendre une intégration plus poussée, sans la Grande-Bretagne, si elle veut survivre, poursuit-il. « Je ne pense pas qu’elle soit nécessairement vouée à l’échec mais elle a d’énormes défis », conclut-il.

 

(par Kylie MacLellan. Julie Carriat pour le service français, édité par Henri-Pierre André)