Début d'une campagne de vaccination contre Ebola en RDC
MBANDAKA, République démocratique du Congo (Reuters) – Une campagne de vaccination contre la fièvre hémorragique Ebola a commencé lundi en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
L’agence des Nations unies compte acheminer au total quelque 7.500 doses de vaccin, dont 540 pour Mbandaka, une ville de 1,2 million d’habitants où quatre cas d’Ebola ont été confirmés.
Encore expérimental, le vaccin VSV-EBOV a été développé par le groupe pharmaceutique Merck et son emploi est qualifié de « changement de paradigme » par l’OMS qui espère qu’il permettra à l’avenir de contenir la propagation d’Ebola.
« C’est la première fois qu’en pleine épidémie, nous utilisons ce moyen pour endiguer la propagation », a déclaré à Reuters Peter Salama, le directeur du programme de gestion des situations d’urgence de l’OMS.
Lors d’une cérémonie organisée en présence du ministre congolais de la Santé Oly Ilunga Kalenga, des travailleurs médicaux ont administré le vaccin à des patients.
Quatre mille vaccins sont arrivés samedi à Mbandaka, grande ville située sur le Congo, dans le nord-ouest de la RDC, où les premiers cas urbains ont été diagnostiqués la semaine dernière. Quatre cas confirmés, dont un mortel, et deux cas suspects y ont été décelés, a annoncé samedi le ministère.
L’épidémie qui s’est déclarée début avril dans des zones isolées a fait 26 morts, d’après le bilan établi par l’OMS.
Mbandaka, qui compte 1,2 million d’habitants selon l’OMS, se trouve au carrefour d’axes de circulation routière, fluviale et aérienne majeurs.
Ebola provoque des fièvres hémorragiques, des vomissements et des diarrhées et se propage par le contact avec les fluides corporels d’un sujet infecté.
C’est la neuvième fois que la République démocratique du Congo est touchée par le virus Ebola, qui a fait sa première apparition connue près de la rivière Ebola dans le nord du pays dans les années 70.
La fièvre hémorragique a provoqué une grave crise sanitaire en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016, tuant 11.300 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
(Kate Kelland, Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)