Dépôt d'une motion de destitution de la présidente sud-coréenne
SEOUL (Reuters) – Une motion de destitution a été déposée jeudi au Parlement sud-coréen contre la présidente Park Geun-hye, impliquée dans une affaire de trafic d’influence.
Un vote sur cette motion est prévu vendredi. Les partis de l’opposition estiment que plus de 200 députés se prononceront en faveur de la destitution de la présidente, un chiffre supérieur à la limite requise de deux tiers des élus.
Si la motion est approuvée par les parlementaires, elle devra ensuite être validée par la Cour constitutionnelle.
Cette procédure pourrait prendre jusqu’à six mois. Au moins six des neuf juges de la cour devront voter sa destitution pour qu’elle ait lieu. Pareil dénouement serait inédit dans le pays depuis l’avènement d’un régime démocratique en 1987.
Park Geun-hye, 64 ans, dont la popularité est tombée à 4%, un niveau jamais vu en Corée du Sud, est la cible d’importantes manifestations chaque week-end pour demander son départ immédiat.
La dirigeante est accusée d’avoir favorisé les desseins d’une amie de longue date, Choi Soon-sil, pour amener les grands conglomérats sud-coréens à financer deux fondations créées par cette dernière.
La présidente a démenti toute malversation mais a présenté des excuses publiques pour ce qu’elle a qualifié d’imprudence dans ses relations avec Choi.
Park Geun-hye, qui est en fonction depuis février 2013, est la fille de l’ancien dictateur Park Chung-hye, qui saisit le pouvoir en 1961 à la faveur d’un coup d’Etat militaire et le conserva jusqu’à son assassinat en 1979.
(Jack Kim et Ju-min Park, Julie Carriat et Gilles Trequesser pour le service français)