DRD4-7R : à la recherche du gène de l'aventure DRD4-7R : à la recherche du gène de l'aventure DRD4-7R : à la recherche du gène de l'aventure
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DRD4-7R : à la recherche du gène de l'aventure

Publié le 21 août 2019,
par VisionsMag.
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Et si les secrets de Marco Polo, d’Indiana Jones ou encore de l’écrivain voyageur Sylvain Tesson tenaient dans un simple gène, le DRD4-7R, surnommé gène du voyageur ? Voilà ce que la science nous révèle. Les aventuriers qui passent leur vie entre deux avions avec un sac comme appartement ont en commun le gène DRD4-7R. Ce dernier est un dérivé du DRD4, impliqué dans le contrôle de la dopamine (neurotransmetteur qui libère en nous la sensation de plaisir).

C’est en 2011 que les scientifiques Walsh & Yun mettent en évidence une forte corrélation entre le fait d’être porteur du gène DRD4-7R et le désir irrépressible d’aller chercher l’aventure aux quatre coins du monde. Ainsi, à la base des grandes expéditions, des voyages solitaires dans les coins les plus reculés du monde se trouvent une simple solution chimique.

Casanova et James Bond !

Il y a tout d’abord la dopamine qui transmet en nous la sensation de plaisir. C’est cette fameuse dopamine dont les porteurs du DRD4-7R ressentent un besoin plus fort que le commun de la population. Les porteurs du DRD4-7R représentent environ 20 % de population mondiale. Leur quête du plaisir est différente des 80 % restant. En effet, pour obtenir la libération dans le cerveau de fortes doses de plaisir, les porteurs du DRD4-7R ont besoin de sensations et d’émotions hors du commun.

Mais attention : si le DRD4-7R permet de mieux résister à la pression, offre une tolérance élevé au stress, de plus fortes capacités dans la résolution de problèmes, ce gène aussi peut être à l’origine de comportement plus nocifs. A vouloir toujours plus de plaisir et toujours plus fort, le porteur du DRD4-7R, risque de muer en un « accro obsessionnel » aux sensations fortes qui peuvent se muer en addiction à l’alcool, aux drogues, au sexe. De plus le gène DRD4-7R est aussi associé par certains chercheurs à la schizophrénie, aux troubles bipolaires ou à la maladie de Parkinson.

Au-delà, des implications sur la personnalité, pour certains chercheurs le DRD4-7R expliquerait que l’humain se révèle être l’espèce la plus aventureuse sur la terre. Alors que les autres espèces animales ont tendance à s’établir dans un territoire et ne plus en bouger, l’homme depuis son berceau africain s’est répandu aux quatre coins de la planète.

Un gène qui se répand dans la population

Or pour certains scientifiques, le DRD4-7R n’est pas étranger à cet esprit aventureux. C’est le cas de Chuansheng Chen qui en 1999 a montré que le DRD4-7R était plus fréquent chez les populations qui sont amenées a souvent voyager. Chuansheng Chen pense même que ce gène va se développer rapidement dans un monde où les humains sont de plus en plus amenés à bouger. Ainsi le DRD4-7R pousse l’homme à voyager et plus l’homme voyage plus ce gène se répand dans la population.

Si la corrélation entre ce fameux gène DRD4-7R et le goût de l’aventure est accréditée par la communauté scientifique, pour certains chercheurs, il reste néanmoins hasardeux d’attribuer un comportement à la présence ou non d’un gène. C’est le cas du docteur Philip Awadalla, professeur de génétique à l’université de Montréal : « Une simple corrélation ne peut en aucun cas prouver une causalité », affirme-t-il. Une manière de dire que les comportements humains sont la résultante d’un nombre si élevé de causes, qu’il est très réduction de les réduire à la seule génétique. Ainsi, il ne suffit pas d’un test ADN pour se lancer dans les vagues du prochain tour du monde à la voile en solitaire.

Sources des photos : acidmoto.ch / squarespace-cdn.com / pinterest.com / didyouknowdna.com

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