En 1964, Isaac Asimov prévoyait déjà 2014 En 1964, Isaac Asimov prévoyait déjà 2014 En 1964, Isaac Asimov prévoyait déjà 2014
Actualités

En 1964, Isaac Asimov prévoyait déjà 2014

Publié le 25 août 2014,
par VisionsMag.
Partager
()

En 1964, le New-York Times demandait au romancier Isaac Asimov une chronique afin d’imaginer le monde du futur, celui de 2014. Le romancier de science-fiction laissait alors libre court à son inspiration. Cinquante après, ses prédictions se révèlent d’une étonnante précision. En 1964, l’exposition universelle de New-York fait la part belle aux nouvelles technologies. Les visiteurs peuvent prendre place dans un train du futur. Ils y découvrent le visiophone qui permet de voir son interlocuteur tout en parlant. A l’époque une utopie… Le New-York Times a l’idée de demander à Isaac Asimov sa vision du monde dans cinquante ans. L’écrivain livre une chronique où il décrit la société de 2014.

Prévoir l’avenir grâce à la théorie des grands nombres

Cinquante ans après, les prévisions du célèbre auteur de science-fiction se révèlent d’une étonnante exactitude. Notons qu’Asimov est un spécialiste en la matière. L’une de ses grandes œuvres, le cycle de Fondation, décrit un monde gouverné par une nouvelle science, la psychohistoire, qui permet de prévoir l’avenir grâce à la théorie des grands nombres. L’autre grande œuvre d’Asimov est le cycle des Robots, dont il est un expert. On lui doit même l’invention du terme robotique.

C’est pourtant justement à propos des robots qu’Asimov se montre le moins inspiré. Lors de sa chronique de 1964, l’écrivain imagine que les robots de 2014, encore maladroits, s’occuperont dans les maisons, de faire le ménage, nettoyer, ranger et manipuler les divers appareils. Les intérieurs se voient ainsi dotés d’une aide-ménagère robotisée. Nous n’en sommes pas là. Cependant, Asimov voit juste quand il imagine que nos déjeuners et nos diners seront confectionnés avec des plats semi-préparés stockés dans des congélateurs. Il va même jusqu’à prévoir l’apparition d’une machine qui pourra chauffer l’eau et faire du café. Et il poursuit sa prédiction, en précisant que la cuisine traditionnelle gardera une petite place dans les maisons, comme un hobby et pour les grandes réunions familiales. Au fond, cinquante ans avant, il dessine le portrait du futur jeune urbain.

L’invention de l’e-book

C’est dans le domaine des télécommunications qu’Isaac Asimov révèle une acuité stupéfiante. Rappelons que lorsqu’il écrit sa tribune la première transmission transatlantique télévisée par satellite vient juste d’avoir lieu (1962), le téléphone est encore bien relié à son fil, il faut un opérateur pour obtenir ses télécommunications, les ordinateurs tiennent dans de grandes pièces climatisées et l’écran couleur est un objet de luxe. Cependant le romancier anticipe la principale révolution technologique de la fin du siècle. Il prédit que les télécommunications du futur associeront le son et l’image. Sous sa plume, les téléphones de 2014 permettent de voir son interlocuteur tout en lui parlant, les terminaux sont utilisés afin de transmettre des documents et des photographies. Asimov invente même l’e-book, en annonçant la lecture des romans sur un écran. Le romancier annonce un monde où il sera possible de se connecter depuis n’importe quel endroit de la planète, grâce à un réseau de satellites planant dans l’espace.

L’espace justement…C’est l’un des domaines où l’on attend le plus l’auteur de science-fiction. Il s’y montre prudent et avisé. Pas de guerre intergalactique, pas de voyages au plus loin de la voie lactée. Pour le romancier, en 2014, l’homme n’aura pas encore foulé la planète Mars. Néanmoins il aura réussi à y faire atterrir des vaisseaux sans équipage. L’écrivain annonce même la préparation de futures expéditions humaines sur la planète rouge.

Toujours autant d’inégalités

Si les prévisions d’Isaac Asimov sont si précises, il le doit avant tout à ses connaissances. Car l’homme est loin d’être un simple romancier à l’imagination foisonnante. Isaac Asimov est avant tout un scientifique. C’est d’ailleurs en enseignant la biochimie à l’université qu’il commence sa carrière. Et ses écrits s’appuient sur les lois de la physique, de l’astrophysique ou encore des mathématiques. Certains chercheurs vont même s’inspirer de ses écrits pour guider leurs travaux.

Les prévisions du romancier ne se limitent pas à la technologie. L’écrivain essaie aussi d’imaginer le monde dans ses dimensions sociales. Il se montre expert en démographie prévoyant que la population mondiale comptera 6,5 milliards d’individus, avec 350 millions aux Etats-Unis. Nous sommes aujourd’hui 7,2 milliards, dont 320 millions d’américains.

Pour l’écrivain les avancées technologiques ne permettront pas de réduire les inégalités sociales. Elles seront même un facteur de séparation entre les populations riches qui pourront en profiter largement et des populations pauvres dont l’accès à ces technologies sera plus difficile.

En 1964, Isaac Asimov prévoyait déjà 2014
En 1964, le New-York Times demandait au romancier Isaac Asimov une chronique afin d’imaginer le monde du futur, celui de 2014. Cinquante après, ses prédictions se révèlent d’une étonnante précision.

Une nouvelle maladie : l’ennui

Enfin, Isaac Asimov conclut sa chronique avec une étrange prévision. Dans un monde où les machines se chargeront de la majorité des tâches, une maladie va contaminer l’humanité : l’ennui. L’homme qui n’aura plus qu’à surveiller et encadrer les machines, se retrouvera ainsi totalement désœuvré. Seules quelques professions privilégiées, celles qui échappent aux machines, comme les métiers artistiques, seront à l’abri de cette morosité. Et dans ce monde gagné par le spleen la principale richesse sera… le travail. On aurait peut-être aimé que sur ce point, il se trompe.

Liens photos : www.aticser.files.wordpress.com / www.media.techeblog.com /