Eric Walter, secrétaire général de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) depuis mars 2010, est actuellement au centre d’une tempête politique alors que les critiques sur les directions prisent par l’institution qu’il dirige fusent de la part des acteurs du monde culturel. L’occasion de revenir sur la personnalité de cet autodidacte aux multiples facettes.
Ses détracteurs lui reprochent ses appartenances politiques et son discours tranché sur les raisons du piratage, ses supporters soulignent son expertise qu’il met au service de la politique digitale de la France à travers l’institution qu’il dirige. S’il y a bien une qualité que personne ne pourrait lui enlever, c’est la connaissance et la passion d’Eric Walter pour Internet.
L’homme aux multiples facettes
Passé du secteur culturel privé au négoce international, Eric Walter a su construire une expérience diverse depuis la création de l’Opéra Jeunesse, un orchestre symphonique privé composé de jeunes musiciens issus de tous les pays de l’Europe continentale jusqu’à l’importation en France de produits guatémaltèques. Le fonctionnaire de 53 ans, proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy et qui a fait ses armes en tant que spécialiste Internet à l’UMP et au ministère de l’Intérieur, a su montrer sa versatilité. C’est lui qui a rédigé le programme du candidat Sarkozy en faveur du Numérique lors de la campagne présidentielle de 2007.
Reconnu au sein de sa famille politique, Il était le candidat évident pour diriger l’HADOPI, une promesse de campagne du candidat Sarkozy qui avait placé la création de l’institution au centre de ses préoccupations pour l’avenir de la France.
Eric Walter dans l’œil du cyclone
Mais aujourd’hui ce ne sont pas seulement les appartenances du haut fonctionnaire qui lui sont vivement reprochées. Un grand nombre d’acteurs du monde de la Culture n’apprécient pas les prises de position de ce dernier sur les raisons du piratage. Il s’est attiré les foudres des petits producteurs de cinéma après ses propos dénonçant le manque d’offre légale comme une des raisons principale du piratage.
Eric Walter est en effet en première ligne sur le dossier alors qu’il planche actuellement sur une étude sur «la pertinence et la faisabilité d’une rémunération proportionnelle du partage». Ces derniers critiquent le manque de répression alors qu’Eric Walter et l’institution qu’il dirige recommandent l’approche pédagogique. Un désaccord profond qui place le fonctionnaire au centre d’une tempête politico-médiatique alors que le budget alloué à l’institution s’est vu fortement raboté sous la présidence Hollande.
L’HADOPI sous l’ère Walter est d’autant plus en crise de légitimité après le coup dur du rapport Pierre Lescure préconisant un transfert des missions de l’HADOPI au conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA).
Mais nul doute que le caméléon Walter saura se sortir de cette impasse. Ce battant a déjà enclenché une contre-attaque dans les médias, se plaçant du côté des utilisateurs à travers la promotion de l’offre l’égale, rappelant par la même occasion l’importance de son institution. Bloggeur invétéré, le secrétaire générale de l’HADOPI saura assurément mettre sa connaissance de l’Internet au service de la protection et diffusion des œuvres.
Sources des photos : www.blogs.qobuz.com / www.g00dt0kn0w.com