Flynn envisage de témoigner devant le Congrès US sur la Russie
WASHINGTON (Reuters) – Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a proposé de témoigner devant les commissions parlementaires enquêtant aux Etats-Unis sur d’éventuelles interférences de la Russie dans l’élection présidentielle américaine à condition de bénéficier d’une protection contre toute « poursuite injuste », a annoncé jeudi son avocat.
« Le général Flynn a certainement une histoire à raconter et il est très désireux de la raconter si les circonstances le permettent », déclare Robert Kelner dans un communiqué.
Dans un tweet envoyé vendredi matin, le président Donald Trump a approuvé la décision de son ancien conseiller de demander une forme d’immunité devant la justice.
« Mike Flynn devrait demander l’immunité parce que c’est une chasse aux sorcières (une excuse pour une grande défaite électorale) des médias et des Dems (démocrates), de proportion historique! » a écrit le locataire de la Maison blanche.
Le sénateur Angus King, membre de la commission sénatoriale du Renseignement, a toutefois jugé prématuré de débattre de la question de l’immunité et répondu au président américain.
« Ce n’est pas une chasse aux sorcières », a-t-il dit. « C’est un effort pour obtenir la vérité sur certaines questions très importantes », a déclaré ce sénateur indépendant.
Un tel témoignage permettrait de faire la lumière sur les conversations qu’a eues Michael Flynn l’an dernier avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, Sergueï Kislyak, alors qu’il conseillait Donald Trump sur les questions de sécurité nationale dans le cadre de la campagne de l’homme d’affaires, élu président des Etats-Unis le 8 novembre.
Des discussions ont eu lieu avec des responsables des commissions d’enquête du Sénat et de la Chambre des représentants sur un éventuel témoignage de Michael Flynn, dit Robert Kelner. Ces deux commissions enquêtent sur une possible ingérence russe dans l’élection américaine et sur d’éventuels liens entre la campagne de Donald Trump et des Russes.
Michael Flynn a été contraint de démissionner en février, trois semaines seulement après l’investiture de Donald Trump, pour ne pas avoir révélé l’existence de ses conversations avec l’ambassadeur russe au sujet des sanctions américaines contre la Russie.
Cette dernière dément toute interférence dans la campagne électorale aux Etats-Unis, où les services de renseignement l’accusent de piratage informatique contre le camp démocrate pour favoriser l’élection du candidat républicain.
Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que Michael Flynn avait cherché à obtenir une immunité de la part du FBI et des commissions d’enquête parlementaires en échange de son témoignage.
(Eric Beech, avec Mark Hosenball; Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)