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Politique

LaPrimaire.org : un citoyen au premier tour en 2017 ?

Publié le 19 octobre 2016,
par VisionsMag.
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Le 7 mai prochain à 20 heures, les Français sauront qui sera leur nouveau président. Les candidats sont nombreux et, parmi eux, beaucoup sont issus des réseaux politiques traditionnels. Cependant, la présidentielle de 2017 voit éclore de nouvelles initiatives. Parmi elles, LaPrimaire.org souhaite placer un candidat citoyen au premier tour et plus largement mobiliser les Français sur les questions politiques.

Les citoyens français et leur classe politique filent le parfait désamour. Dans un récent sondage IFOP/Fiducial, 43,1 % des sondés avaient une opinion négative de leurs élus et représentants alors que la part d’opinion positive, en chute libre depuis 2009, ne représentait plus que 36,4 %. Si ce sondage ne peut aucunement présager du résultat de la prochaine présidentielle, il met en lumière le discrédit des politiciens et un doute sur leur capacité à diriger le pays.

LaPrimaire.org : générer des idées nouvelles

En réponse à l’élargissement du fossé entre les politiques et les citoyens, LaPrimaire.org fait partie des trois projets désirant proposer un candidat à la présidentielle. Lancé à l’initiative de David Guez et de Thibault Favre, respectivement avocat d’affaires et entrepreneur dans le Numérique, LaPrimaire.org veut utiliser Internet pour faire bouger un système politique figé et déconnecté. Le projet se veut générateur d’idées neuves et libérées de l’influence des partis traditionnels.

En juillet dernier, LaPrimaire.org a arrêté une liste des 16 prétendants ayant obtenu le support de 500 citoyens. Le processus entre dans une phase qui permettra de désigner les 4 à 5 finalistes d’ici octobre. Les candidats doivent maintenant se rencontrer, débattre et se rassembler en projets homogènes. Le vainqueur de la primaire de décembre présentera une candidature citoyenne à la présidentielle à condition des trouver les 500 parrainages d’élus indispensables prévus par la loi.

Une diversité des profils, pas de parité

Les 16 qualifiés de LaPrimaire.org ont entre 24 et 71 ans et sont pour beaucoup issus du monde de l’entreprise ou du milieu social et médical. Certains ont déjà eu une expérience en politique à un niveau Local comme Philippe Mazuel, ancien maire-adjoint d’Abbeville chargé du développement économique. Maxime Verner, le premier à avoir reçu les 500 soutiens, était le plus jeune candidat à la présidentielle de 2012. Il avait dû se retirer avec seulement 358 parrainages d’élus.

On notera la présence dans les 16 de seulement 4 femmes, soit un ratio comparable à ceux de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il en est de même pour les personnes issues de l’immigration ou des DOM-TOM, largement sous-représentées. Le paradoxe est important alors que LaPrimaire.org se veut briseur du conservatisme de la politique française, décriée pour son manque de parité et de diversité, à moins que la liste ne soit le reflet d’une société sclérosée.

LaPrimaire.org : un citoyen au premier tour en  2017 ?
LaPrimaire.org souhaite impliquer les Français dans la vie politique et désignera un candidat citoyen à la présidentielle de l’année prochaine.
LaPrimaire.org : un citoyen au premier tour en  2017 ?
LaPrimaire.org : un citoyen au premier tour en  2017 ?

Révolution démocratique ou un tremplin personnel

LaPrimaire.org n’en reste pas moins une expérience démocratique inédite et les primaires citoyennes ont déjà fait réagir la classe politique. Le 20 avril dernier, une cinquantaine de députés ont déposé une proposition de loi organique sur le sujet. Le texte vise à une meilleure prise en compte du point de vue et de l’expertise des citoyens internautes dans la co-construction des lois, sans remettre en cause la légitimité du gouvernement à initier le contenu législatif.

LaPrimaire.org et plus globalement les Civic Tech sont une chance pour le débat public en élargissant la base de participants aux décisions locales ou nationales. Toutefois, elles ne sauraient être à elles seules le moteur de la moralisation de la vie politique et n’échappent pas aux risques de conflits d’intérêts. Elles pourraient même offrir un tremplin pour les plus ambitieux sachant utiliser le système pour, au final, simplement remplacer une élite politique par une autre.

Sources des photos :UP le mag / SlideShare / wedemain.fr