Alors que l’homme d’affaire italien Andrea Bonomi a déclaré forfait, c’est le plus grand conglomérat chinois Fosun qui prend le contrôle du Club Med. Retour sur ce rachat haut en couleur.
La Bourse de Paris vient de connaître la plus grande bataille de son histoire. Après des mois de négociations et de rebondissements en tout genre, le groupe chinois Fosun devient l’actionnaire principal du Club Méditerranée.
L’investisseur transalpin Bonomi, qui de son côté a décidé de jeter l’éponge, est sans nul doute le grand perdant du match.
Une histoire qui ne date pas d’aujourd’hui
Fosun persiste et signe ! Après une dernière offre à 24,60 euros par action en décembre, le conglomérat chinois s’offre le célèbre club de vacances.
L’histoire est vieille de près de 5 ans car Fosun a fait son entrée au capital de la société française en 2010. Le groupe asiatique est depuis partenaire de 5 villages, dont 2 en construction, tous implantés en Chine. Mais Guo Guangchang, le fondateur de Fosun, en voulait décidément plus et a lancé une première offre publique en juin 2013 afin d’acquérir la majorité du capital du Club Med.
Une acquisition tintée de patience et de volonté car le groupe chinois a du poser sur la table 939 millions d’euros, soit près 45% de plus qu’il ne l’avait prévu initialement. Cependant, Fosun peut compter sur quelques partenaires dont l’assureur portugais Fidelidade, société propriétaire du conglomérat.
Une alliance victorieuse qui doit penser ses plaies
La bataille qui a fait rage laissera certainement des traces dans le futur. Durant toute la durée des tractations et dans l’attente de l’épilogue, dirigeants et salariés ont été contraint à l’immobilisme et à l’expectative.
D’un côté Andrea Bonomi qui ne mâchait pas ses mots pour critiquer la gestion financière du Club et, de l’autre, l’alliance du chinois Fosun avec Henri Giscard d’Estaing, le PDG de l’entreprise française.
L’avenir du Club Méditerranée repose désormais sur Guo Guangchang et Giscard d’Estaing qui, ensemble, définiront une nouvelle stratégie.
L’objectif principal risque de se concentrer sur la montée en gamme du groupe, notamment sur les continents asiatique et sud-américain. Des investissements sur 3 ans qui pourraient s’élever à plus d’un milliard d’euros, dont 250 millions financés par les partenaires immobiliers du Club.
Un village de vacances planétaire
Pour la petite histoire, le Club Méditerranée plus connu sous le nom de Club Med, a été créé en 1950 par le belge Gérard Blitz. Il commercialise principalement des séjours dans des villages de vacances. Les premières constructions ont vu le jour en Europe, notamment en Espagne, en Italie, en Grèce et en Suisse.
Depuis quelques années, le Club Med a décidé de réorienter sa position stratégique. Celle-ci se tourne davantage vers un service hôtelier de meilleure qualité et l’entreprise française s’est étendue dans plusieurs pays émergents, dont la Chine.
L’avenir d’une institution
La Chine, qui n’en finit plus de conquérir l’Occident, marque une nouvelle page de l’histoire en s’offrant le célèbre Club Med. Après avoir changé de main à plusieurs reprises, le plus fameux des clubs de vacances tente aujourd’hui la « carte chinoise ».
Reste à savoir si ce rachat profitera au Club Med. Pour y arriver, le conglomérat chinois Fosun devra convaincre l’opinion et montrer patte blanche. Affaire à suivre !
Sources des photos : nouvelobs.com / businessbourse.com