Le déploiement secret de systèmes THAAD "scandalise" le président sud-coréen
SEOUL (Reuters) – Le président sud-coréen Moon Jae-in a fait savoir mardi qu’il avait ordonné une enquête sur le déploiement non signalé à son administration de quatre batteries anti-missile THAAD de conception américaine.
Son porte-parole a précisé que le nouveau président, investi le 10 mai, avait été « scandalisé » en découvrant que ces quatre batteries additionnelles, en plus des deux autres déployées avant son élection, avaient été installées sans que lui-même ni la population n’en soient informés.
Négocié entre l’administration précédente et les Etats-Unis, le déploiement de ces missiles anti-missile THAAD est censé répondre à la menace balistique nord-coréenne.
Leur installation en mars dans la région de Seongju (sud-ouest) a provoqué l’inquiétude de Pékin, qui redoute que les systèmes de radar dont sont équipés ces systèmes d’interception de missiles en haute altitude ne servent aussi à surveiller les mouvements de troupes en Chine ou ses propres systèmes de missiles.
Au cours de la campagne électorale, Moon Jae-in s’est prononcé pour un examen parlementaire du déploiement du système Terminal High Altitude Area Defense (THAAD).
Yoon Young-chan, le porte-parole de la Maison bleue, le siège de la présidence sud-coréenne, a souligné que le déploiement de ces quatre batteries supplémentaires n’avait pas été porté à la connaissance de la nouvelle administration présidentielle.
A Washington, le Pentagone a assuré Séoul de sa transparence.
« Nous continuons à travailler très étroitement avec le gouvernement (sud-coréen) et nous sommes très transparents sur toutes nos actions à toutes les étapes de la procédure », a dit Jeff Davis, porte-parole du département américain de la Défense, lors d’un point de presse.
Quelque 28.500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud en vertu du traité de défense mutuelle qui lie Séoul et Washington depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953).
(Heekyong Yang et Christine Kim; Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)