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Le G7 prie les USA de ne pas entraver la reprise mondiale

Publié le 12 mai 2017,
par Reuters.
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par William Schomberg et David Lawder

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BARI, Italie (Reuters) – Les ministres des Finances des sept nations les plus riches de la planète ont prié vendredi les Etats-Unis de ne pas rompre avec la dynamique enclenchée depuis des dizaines d’années en faveur de l’effacement du protectionnisme ni avec celle de la régulation économique auxquelles s’oppose Donald Trump.

Réunis à Bari, sur les bords de la côte adriatique, grands argentiers et banquiers centraux se sont penchés sur les dossiers des inégalités, de la taxation internationale, de la sécurité informatique et de la lutte contre le financement du terrorisme.

Mais cet agenda a été bousculé par la position de Donald Trump qui entend revenir sur cet effacement du protectionnisme ainsi que sur l’accélération de la lutte contre le dérèglement climatique.

« Nous avons besoin d’Etats-Unis forts, capables de conduire l’économie et la politique mondiale », a déclaré le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, lorsqu’il a été interrogé sur la teneur du message qu’il entendait adresser à son homologue américain, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.

Hôte de ce sommet, le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan, a évoqué « l’ambitieux » projet de Donald Trump de réduire considérablement les impôts sur les entreprises et s’est dit impatient d’entendre Steven Mnuchin l’expliciter.

La France sera une dernière fois représentée par Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances, avant la passation de pouvoirs avec le gouvernement d’Emmanuel Macron.

« Il serait impensable, et cela n’arrivera pas, qu’un seul puisse détruire cette oeuvre collective qui apporte tant de stabilité et qui est en fin de compte dans l’intérêt de tous », a-t-il dit.

De source italienne, les ministres du G7 devraient reprendre pour leur communiqué final les termes utilisés en mars lors du sommet du G20 de Baden Baden qui faisait l’impasse sur l’engagement traditionnel à maintenir le libre-échange, témoignant du fléchissement protectionniste perceptible aux Etats-Unis. Ils s’étaient alors bornés à indiquer qu’ils « travaillaient au renforcement de la contribution du commerce à nos économies ».

La décision de reprendre les termes utilisés à Baden Baden semble indiquer que les responsables réunis vendredi à Bari ne sont pas parvenus à convaincre les Etats-Unis de s’engager en faveur d’une approche multilatérale du commerce international.

Donald Trump ne cache pas ses penchants pour le protectionnisme. Depuis son investiture, en janvier, il s’est déjà retiré des négociations sur le traité transpacifique et a dit vouloir renégocier l’Aléna.

De source allemande, on indique qu’un projet de communiqué final a été adopté par les représentants des pays du G7 et qu’il n’attendait plus que l’accord des ministres pour être approuvé.

Selon un membre du Trésor américain, plusieurs responsables du G7 se sont dit préoccupés par la direction que semble prendre l’administration Trump, notamment par son projet de réforme fiscale.

LE COMMERCE INTERNATIONAL RELÉGUÉ

Steven Mnuchin, qui s’est dispensé d’assister à le session inaugurale où des universitaires ont évoqué la croissance et les inégalités, est arrivé à Bari bien après ses homologues, avant de déclarer à la presse qu’il était « très excité » par la politique commerciale que Donald Trump entend imposer.

« Vous avez sans doute vu la nuit dernière que nous avons annoncé un plan économique sur 100 jours avec les Chinois, je pense donc que nous sommes ravis de la manière dont nous procédons sur le commerce », a-t-il déclaré.

Illustrant les tensions alimentées par les velléités protectionnistes du président américain, des responsables du Trésor italien ont prévenu qu’il n’y aurait aucune discussion formelle sur le commerce à Bari. Un porte-parole du Trésor américain a toutefois indiqué que cette question pourrait être soulevée lors de discussions bilatérales.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici, a dit espérer que les Etats-Unis ne renonceront ni au multilatéralisme ni au libre échange.

« Nous pouvons discuter, nous pouvons avoir des points de vue différents, mais nous sommes dans le même monde et dans le même bateau », a-t-il déclaré à la presse.

Le communiqué final du G7 de Bari devrait contenir un nouvel avertissement face au phénomène des dévaluations compétitives, dissipant les craintes de voir les Etats-Unis rompre avec le front uni affirmé au G20 sur la question des politiques monétaires mondiales.

Ce sommet sera suivi, les 26 et 27 mai, d’un sommet des dirigeants du G7 qui sera organisé en Sicile.

Avant la réunion du G7, plusieurs ministres et responsables européens se sont retrouvés en marge du sommet pour aborder le dossier grec et préparer l’Eurogroupe du 22 mai lors duquel le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide devrait être acté.

Parmi les créanciers de la Grèce, le Fonds monétaire international (FMI) reproche toujours à la zone euro de freiner le processus.

« Il y a encore un manque de clarté », a ainsi regretté la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, après un petit-déjeuner de travail. « Nos partenaires européens ont besoin d’être plus explicites sur la question de l’allègement de la dette, qui est impérative », a-t-elle ajouté.

(Avec Silvia Aloisi et Gernot Heller, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)

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