Le possible nouvel ambassadeur US inquiète un peu Moscou
MOSCOU (Reuters) – La perspective de voir Jon Huntsman nommé ambassadeur des Etats-Unis à Moscou a suscité une certaine inquiétude jeudi dans la capitale russe, où certains le qualifient de « faucon » hostile à la Russie.
Un responsable de l’administration Trump a déclaré mercredi que l’ancien gouverneur républicain de l’Utah avait accepté la proposition de la Maison blanche de devenir ambassadeur des Etats-Unis en Russie.
Cette nomination doit être confirmée par le Sénat. Si tel est le cas, Jon Huntsman, qui a servi comme ambassadeur en Chine pendant le premier mandat du démocrate Barack Obama, aura notamment la responsabilité de réduire les tensions entre Washington et Moscou.
Donald Trump a dit qu’il souhaitait « bien s’entendre » avec Vladimir Poutine mais la politique des Etats-Unis envers la Russie n’a pas radicalement changé jusqu’à présent, sur fond de polémiques entourant les contacts entre des membres de l’administration et l’ambassadeur de Russie à Washington.
« Le choix fait pour le poste d’ambassadeur des Etats-Unis à Moscou en dit long », a déclaré Alexeï Pouchkov, sénateur russe qui, par le passé, avait dit espérer que Donald Trump améliore les relations bilatérales mises à mal par la crise ukrainienne.
« Huntsman a été le chef du (club de réflexion) Atlantic Council, où les critiques acerbes envers la Russie sont devenues la norme. Ce n’est vraiment pas une colombe », a-t-il ajouté.
Les autorités russes ont été déçues le mois dernier de voir Donald Trump démettre Michael Flynn, en qui ils voyaient un possible allié, de la tête du Conseil à la sécurité nationale.
Lui a succédé un général de l’armée de terre, H.R. McMaster, qui passe pour être moins conciliant envers Moscou.
Le chef de file du Parti communiste russe Guennadi Ziouganov, qui est en phase avec le Kremlin sur la plupart des dossiers de politique étrangère, a orienté jeudi ses partisans sur les réseaux sociaux vers un article présentant Jon Huntsman comme un contempteur de la Russie.
Le Kremlin est pour l’heure plus circonspect. Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, déclare que Moscou accueillera favorablement tout ambassadeur américain qui sera un « partisan convaincu » de l’idée d’un dialogue avec la Russie.
(Andrew Osborn, avec Steve Holland à Washington, Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser)