Le président sud-soudanais limoge six ministres alliés de Machar
JUBA (Reuters) – Le président sud-soudanais Salva Kiir a limogé six ministres alliés de son rival Riek Machar, risquant d’enflammer davantage encore le conflit qui déchire le plus jeune pays africain.
Salva Kiir a remplacé les ministres écartés, dont ceux de l’Intérieur et du Pétrole, par des membres d’une faction dissidente du parti de son ancien vice-président, entré en rébellion après avoir été écarté du pouvoir en 2013.
Après deux ans de combats qui ont fait plus de 10.000 morts et deux millions de déplacés, les deux camps ont accepté l’an dernier de signer un accord de paix et de former un gouvernement d’union.
Mais le cessez-le-feu a été rompu à plusieurs reprises et Riek Machar a quitté la capitale, Juba, le mois dernier en réclamant le déploiement d’une force d’interposition internationale.
Selon les Nations unies, plus de 60.000 personnes ont fui la reprise des affrontements entre les partisans des deux camps ces trois dernières semaines.
La mise à l’écart des six ministres a été annoncée tard mardi soir dans un communiqué lu à la télévision d’Etat et leurs remplaçants ont été désignés sur recommandation du vice-président Taban Deng Gai, qui a dit le mois dernier avoir pris le contrôle du SPLM-IO (Mouvement de libération des peuples du Soudan, dans l’opposition), le parti de Riek Machar.
« Nous ne sommes pas surpris », a déclaré Nyarji Jermlili, un porte-parole de l’ancien vice-président.
« Nous marcherons sur Juba pour mettre fin à cette mascarade si les forces internationales ne sont pas déployées », a-t-il affirmé.
(Denis Dumo; Tangi Salaün pour le service français)