Le président vénézuélien Maduro soutenu par Erdogan et Maradona
CARACAS (Reuters) – Le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui brigue un nouveau mandat de six ans dimanche lors d’une élection boycottée en grande partie par l’opposition, a reçu jeudi le soutien de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et de l’ancien footballeur argentin Diego Maradona.
Les Etats-Unis, l’Union européenne et de grands pays sud-américains critiquent les conditions de cette élection, car deux des grands noms de l’opposition, Leopoldo Lopez et Henrique Capriles, n’ont pu se présenter. Le premier est en résidence surveillée, le second est accusé de détournement de fonds alors qu’il était gouverneur de l’Etat de Miranda.
Recep Tayyip Erdogan est intervenu jeudi à la télévision nationale vénézuélienne pour dialoguer avec le président Maduro et lui « souhaiter le plus grand succès dans les urnes ». « Et un mois plus tard, je pense que nous aurons un succès en Turquie », a ajouté Erdogan par allusion à l’élection présidentielle du 24 juin en Turquie. « L’une de mes premières tâches ensuite sera d’effectuer une visite d’Etat au Venezuela. »
La Chine et la Russie ont prêté des milliards de dollars à Caracas et disposent d’importantes parts dans les gisements pétroliers du Venezuela. La Turquie a une présence plus modeste mais Turkish Airlines a entamé des liaisons avec Caracas en 2016 et reste une des rares grandes compagnies internationales à assurer encore un service vers le pays miné par l’insécurité.
Au cours de leur discussion, retransmise avec quelques accrocs techniques par la télévision vénézuélienne sur un écran coupé en deux, Maduro et Erdogan ont promis de coopérer davantage dans les secteurs du pétrole, des mines, du gaz, de l’agriculture, de la technologie et de l’industrie.
Dans la soirée, le QG de campagne de Maduro, dans le centre de Caracas, a reçu la visite surprise de Diego Maradona, qui est arrivé en dansant sur un morceau de reggaeton en brandissant un drapeau tricolore jaune, bleu et rouge, les couleurs du Venezuela.
L’ancienne star du football mondial, qui se qualifie volontiers de « soldat » de Maduro, est connu pour sa proximité avec les dirigeants classés à gauche sur l’échiquier politique. Il était proche du défunt président cubain Fidel Castro, dont il s’est fait tatouer le visage sur la jambe.
(Deisy Buitrago, Alexandra Ulmer; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)