Les obsessions de Yayoi Kusama Les obsessions de Yayoi Kusama Les obsessions de Yayoi Kusama
Biographie

Les obsessions de Yayoi Kusama

Publié le 27 novembre 2014,
par VisionsMag.
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Les expositions consacrées à Yayoi Kusama battent systématiquement des records d’affluence. Que ce soit en Corée, au Brésil, à Londres ou à Paris, ses œuvres attirent les amateurs d’art contemporain, qui voient en elle une artiste majeure et toujours prolifique. Considérée dans son pays d’origine comme une icône du Pop Art, collaborant avec de grands noms de la mode, écrivant des livres et réalisant des films, Yayoi Kusama a su transcender ses obsessions et névroses pour en faire le moteur de sa créativité. L’art comme échappatoire !

La peinture et le dessin font partie intégrante de la vie de l’artiste, qui dès l’âge de dix ans emmène partout avec elle ses crayons et carnets. C’est aussi au même âge que ses premières hallucinations se manifestent, faites de motifs se répétant à l’infini tout autour d’elle. En tâchant de reproduire ses visions dans ses œuvres, afin de tenter de mieux les conjurer, Yayoi Kusama va tout au long de sa vie en faire son leitmotiv. Dans toutes ses peintures et installations, la multitude occupera toujours une place prépondérante.

Primée à 16 ans

Issue d’une famille aisée qui s’oppose à une carrière artistique, la jeune Yayoi persévère pourtant et remporte même un concours alors qu’elle vient d’avoir 16 ans. Dotée d’une forte personnalité, l’artiste brave ses parents et décide de consacrer ses études secondaires à l’Histoire de l’art. Si ses intérêts artistiques peuvent s’y développer, son entêtement à poursuivre dans cette voie est la source d’un conflit majeur avec sa mère. Les critiques dont sont l’objet ses premières œuvres ne font que heurter un peu plus la sensibilité exacerbée de la jeune femme, qui parvient pourtant malgré ces difficultés à attirer de nombreux visiteurs lors de ses premières expositions. Mais la rigidité de la société japonaise de l’après-guerre la pousse à s’exiler vers de nouveaux horizons.

L’épanouissement dans la création

C’est à New-York, où elle s’installe en 1958, que l’art de Yayoi Kusama peut enfin se révéler. Vivant une vie de bohème, elle diversifie ses productions aux côtés d’artistes majeurs tels qu’Andy Warhol, Yves Klein et Jasper Johns. Peintures, collages, photographies, sculptures, cinéma, happenings, son avant-gardisme est en parfaite adéquation avec la mouvance artistique de l’époque. Contribuant à la naissance du Pop Art et du psychédélisme, elle rencontre le succès auprès des critiques et ses expositions ne désemplissent pas. N’hésitant pas à choquer, manifestant une réelle volonté de faire évoluer la société, ses performances, par leur nudité affichée, frisent l’illégalité et sont souvent interrompues par la police. Surmenée et psychologiquement fragile, confrontée à un essoufflement de sa carrière, elle regagne définitivement le Japon en 1973. Séjournant dans un hôpital psychiatrique, elle y retrouve son inspiration et y gagne la reconnaissance de ses compatriotes, qui la saluent comme une artiste majeure.

Une œuvre inspirée

Une grande partie de l’œuvre de Yayoi Kusama tourne autour de la répétition du même motif, en l’occurrence celui du pois. Omniprésent, tant dans les autoportraits de l’artiste que dans ses installations, sculptures et vêtements, cette obsession rend ses œuvres immédiatement identifiables. Les tentacules, les macaronis et représentations de phallus font aussi partie des thèmes récurrents de son répertoire. Des réalisations qui fascinent et attirent le public, comme lors des expositions lui étant consacrées à Beaubourg (2012) et à La Villette (2008).

Les obsessions de Yayoi Kusama
A 85 ans, l’artiste japonaise, dont les expositions se succèdent, cumule hommages et reconnaissances.

Hommages et récompenses

Les récompenses sont nombreuses, tant au Japon qu’en France, où Yayoi Kusama est décorée en 2003 de l’Ordre des Arts et des Lettres. Particulièrement appréciée dans l’Hexagone, Louis Vuitton a décidé de lui rendre hommage en créant une collection inspirée de ses œuvres. Consacrant la moitié de son temps à l’écriture, Yayoi Kusama, qui a signé 19 romans, est une artiste protéiforme qui toute sa vie a exorcisé sa folie par le biais de la créativité, offrant ainsi une clé primordiale pour la compréhension de ses œuvres.

Source des photos :  www,thetimes.co.uk /