Les patrons du FBI et de la NSA vont témoigner sur la Russie Les patrons du FBI et de la NSA vont témoigner sur la Russie Les patrons du FBI et de la NSA vont témoigner sur la Russie
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Les patrons du FBI et de la NSA vont témoigner sur la Russie

Publié le 20 mars 2017,
par Reuters.
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WASHINGTON (Reuters) – Les directeurs du FBI et de la NSA vont rompre le silence sur les soupçons de liens entre la Russie et la campagne présidentielle de 2016 aux Etats-Unis ce lundi lors d’une audience publique très attendue au Congrès.

James Comey et Mike Rogers seront également interrogés sur les accusations plus récentes du président Donald Trump concernant une présumée mise sur écoutes ordonnée par son prédécesseur Barack Obama.

Le président républicain de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, David Nunes, et le premier démocrate représenté dans cette instance, Adam Schiff, ont convoqué le directeur du Bureau fédéral d’enquête et le patron de l’Agence nationale de sécurité afin de témoigner dans le cadre de l’enquête que mène leur commission sur le dossier. L’audience doit débuter à 10h00 (14h00 GMT).

D’autres commissions du Congrès planchent également sur le sujet, la plupart à huis clos. Mais les élus du Congrès, conscients du malaise provoqué par les allégations selon lesquelles Moscou aurait tenté de favoriser l’élection de Donald Trump en novembre, promettent de rendre publiques le maximum de leurs conclusions. La Russie rejette ces accusations.

James Comey et l’amiral Rogers ne devraient pas faire de révélations fracassantes étant donné qu’une bonne partie des informations qu’ils détiennent sont classées top secret.

Mais l’audience pourrait tout de même être mouvementée, notamment du côté des élus démocrates qui reprochent aux dirigeants républicains du Congrès d’avoir refusé de nommer un procureur spécial ou une commission ad hoc pour enquêter.

Les soupçons d’ingérence russe dans le scrutin présidentiel américain pèsent sur le climat politique depuis des semaines.

Le premier conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn, un fidèle du président, a été contraint à la démission le 13 février pour avoir omis de faire part de contacts avec l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis avant l’investiture de Trump le 20 janvier.

La semaine dernière, de nouvelles informations ont fait surface à propos d’une somme de plus de 65.000 dollars que des sociétés liées à la Russie ont versée à Michael Flynn en 2015.

Le ministre de la Justice Jeff Sessions a quant à lui été obligé de se déclarer incompétent dans l’enquête de son département après avoir passé sous silence, lors de son audition au Sénat en vue de sa confirmation, deux rencontres avec l’ambassadeur russe Sergueï Kislyak avant l’élection.

 

CHASSE AU N’IMPORTE QUOI

Qu’ils soient républicains ou démocrates, beaucoup d’élus du Congrès reprochent aux agences de renseignement de ne pas leur avoir fourni suffisamment d’informations sur les liens avec la Russie ainsi que sur les accusations portées sans aucune preuve par Donald Trump à propos d’une mise sur écoutes.

Adam Schiff a dit s’attendre à ce que James Comey éclaircisse ce dernier point lors de son audience en déclarant ces allégations infondées.

« J’espère que nous pourrons mettre un terme à cette chasse au n’importe quoi parce que ce que le président a dit est juste manifestement faux », a-t-il dimanche sur NBC.

Sur la chaîne Fox News, David Nunes a lui aussi déclaré ne pas penser que ces écoutes aient eu lieu et plusieurs autres républicains ont demandé ces derniers jours à Donald Trump de s’excuser pour les accusations qu’il a lancées au fil d’une série de tweets le 4 mars.

Des membres des deux partis menacent de retarder les auditions de confirmation des membres de l’administration tant qu’on ne répondra pas à leurs requêtes d’information.

Interrogé sur ce que la commission attend de l’audience de lundi, Jack Langer, porte-parole de David Nunes a dressé une liste substantielle.

« Nous attendons des directeurs Comey et Rogers qu’ils apportent un éclairage sur les mesures actives prises par la Russie pendant la campagne 2016, sur la réponse du gouvernement américain, sur la compilation du rapport du 6 janvier de la communauté du renseignement sur ces événements, et sur les questions annexes concernant une éventuelle surveillance des membres de la campagne de Trump et d’éventuelles fuites d’informations classifiées », a-t-il dit.

La commission du Sénat sur le renseignement a annoncé une audience publique pour le 30 mars. La liste des témoins ne comprend pas encore de responsables du gouvernement.

La commission de la Chambre organisera quant à elle une deuxième audience publique le 28 mars en présence d’anciens hauts responsables, dont l’ex-directeur du Renseignement James Clapper et l’ex-directeur de la CIA John Brennan.

 

(par Patricia Zengerle. Jean-Stéphane Brosse pour le service français)