L’industrie de l’amour au Japon L’industrie de l’amour au Japon L’industrie de l’amour au Japon
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L’industrie de l’amour au Japon

Publié le 23 mars 2015,
par VisionsMag.
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Le Japon, l’un des trois piliers économiques mondiaux, connaît la décroissance démographique la plus abrupte au monde. Les chiffres sont alarmants. Alors que le taux de natalité stagne à 8,39‰, le taux de mortalité quant à lui atteint les 9,13‰, faisant du Japon une nation vieillissante. A ce rythme, la population japonaise se verra diminuer de moitié d’ici à la fin du siècle. Les Japonais, hommes et femmes, ne veulent plus se marier, ni fonder de famille. En 2015, 50% des femmes et 60% des hommes ayant entre 18 et 34 ans sont célibataires. Les femmes rejettent le foyer pour se consacrer à leurs carrières. Les hommes développent une attirance croissante envers une réalité virtuelle. Les couples sont illusoires, les relations se perdent. Ces faits expliquent en grande partie le développement exponentiel d’une industrie de « l’amour » au Japon.

Le pays du soleil levant a toujours fait fantasmer les Occidentaux. Exotique, raffiné, pudique, l’image du Japon se reflète dans celui de la geisha. Les temps changent, les mœurs aussi. Le Japon d’aujourd’hui est animé de sentiments nouveaux… ou au contraire les a oubliés. Les Japonais dénigrent le couple et s’éloignent de plus en plus du modèle familial. Trop de divorces, trop d’oppression, ils préfèrent vivre sans s’attacher à l’autre. Le couple est mort, l’industrie de l’amour le remplace.

Sous ce mystérieux nom d’ « industrie de l’amour » se cache en fait plusieurs visages : industrie du sexe, industrie du câlin, industrie de l’objet… L’amour au Japon du XXIème siècle s’achète, et il se paye très cher. L’industrie du sexe à elle-seule s’établie à 2,37 trillions de yens par an (20 milliards d’euros), soit 1% du PIB national (équivalent au budget alloué à la défense nationale).

Les clubs d’escorte, aussi populaires chez les hommes… que chez les femmes !

Alors que la plupart des jeunes Japonais décident de faire cavaliers seuls, les services d’escorte n’en restent pas moins très populaires. A Tokyo, plus de 200 bars à escorte se sont développés en une quinzaine d’années. Au dépit d’un ou d’une petit(e) ami(e), les Nippons préfèrent passer leurs soirées dans ces clubs, en présence d’un hôte ou d’une hôtesse, dont ils se fidélisent. Ici, pas de prestations sexuelles. Les hôte(sse)s se chargent d’accompagner les clients, de leur faire la discussion, de leur servir à boire et d’écouter leurs problèmes.

Amis d’un soir, amis illusoires ? Si beaucoup de clients apprécient ces relations sans tabou, ils doivent débourser en conséquence une coquète somme d’argent. Quelques heures passées avec un(e) escort-boy/-girl se payent en centaines de dollars et le salaire de ces-derniers flirte avec les 800 000 dollars par an… un marché juteux. Et si l’on dit que les bons comptes font les bons amis… Pas sûr qu’il en soit ainsi dans cette industrie de l’affection.

Les bars à « câlins » : châteaux dans le ciel ou tombeaux des lucioles…

Contrairement aux images véhiculées par les célèbres films d’animation nippons, le Japon poétique et candide cache une réalité plus acariâtre. Derrière les bars à câlins japonais se dissimule une âpre chimère. Plusieurs établissements très divers proposent des prestations allant du simple câlin à des services de prostitution en tous genres. Ainsi, les bars dits « à câlins » sont des établissements au décor enfantin au sein desquels des jeunes filles désillusionnées par le couple proposent au client de s’allonger auprès d’elles afin de partager un moment de détente, sans fin érotique. Ainsi, au milieu de quelques peluches, les clients, souvent des jeunes hommes en manque d’affection, peuvent choisir la formule qui leur convient parmi une large gamme de choix présentés sur un menu. Les offres proposent un large éventail de choix, allant du simple instant détente durant lequel on s’allonge dans les bras de la jeune fille en la regardant dans les yeux, aux propositions plus étranges durant lesquelles – entre autre – le client peut se faire laver les oreilles en posant sa tête sur les genoux de l’hôtesse, le tout en confiant ses problèmes quotidiens !

D’autres maisons et bars offrent des services plus poussés, au sein desquels de jeunes filles, très souvent des étudiantes « fauchées », offrent des prestations sexuelles. Les soaplands et les fashion health massages proposent des sessions de massages avec « happy ending », les pink salons sont spécialisés dans les plaisirs buccaux et les Image clubs proposent des prestations déguisées. Les prix varient entre 2 000 et 15 000 yens (de 15 à 115 euros environ) et les clients sont essentiellement des hommes d’affaires, des commerçants et des touristes.

Les love hotels, derniers refuges de l’amour ?

Les couples, légitimes ou non, peuvent s’échapper quelques heures (du jour ou de la nuit) ou même la nuit entière dans des hôtels d’un genre un peu particulier. Les love hotels sont des établissements faits non pas pour dormir, mais pour avoir du plaisir. Protégés des regards, anonymes, les couples peuvent venir y assouvir tous leurs fantasmes dans des chambres classées par thème (l’Egyptienne, le Train, la Jungle…). Présents au Japon depuis des décennies, célèbres dans le monde entier, ces hôtels de l’amour sont des institutions pour les Japonais. Ultimes refuges pour les jeunes couples vivant encore chez leurs parents, ou intimes cachettes pour les relations adultères, les love hotels participent activement au business de l’industrie de l’amour.

Classés en « établissements du plaisir » ou « simples hôtels », 20 à 30 000 love hotels décorent le paysage urbain du Japon. Leurs prix varient entre 30 et 50 euros pour quelques heures contre 75 euros pour la nuit entière, et offrent un chiffre d’affaire global de 4 000 milliards de yens (29 milliards d’euros). Pourtant, les lois de plus en plus conservatrices du Japon créent une menace pour ces établissements ayant fleuris dans les années 1980, leurs imposant des normes draconiennes qui pourraient les faire disparaître à long terme, ce qui sonnerait la fin d’une facette patrimoniale nipponne.

L’industrie de l’amour au Japon
Le Japon connaît l’une des plus fortes décroissances démographiques de son histoire, dont la cause repose sur le fait que les Japonais(es) ne souhaitent plus se marier ni avoir d’enfants. Les relations amoureuses tendent à disparaître au profit d’une florissante industrie de l’amour.

Des pratiques plus extrêmes

Majoritairement contrôlé par la pègre japonaise, l’industrie de l’amour au pays du soleil levant affiche de nombreuses pratiques douteuses et nuageuses. Le syndicat du crime organisé le plus violent du Japon, dont les Yakuzas en sont les représentants, tient en joug Kabukicho, le quartier « chaud » de Tokyo. Au-delà du proxénétisme, les Yakuzas organisent d’étranges soirées au sein desquelles des pratiques extrêmes sont actées… sadomasochisme, bondage et scatologie en sont autant d’exemples.

L’industrie de l’amour au Japon répond à une demande croissante d’affection dans un pays ayant rejeté le couple et les sentiments amoureux, au profit de relations (sexuelles ou non) affectives et évanescentes. Les commerciaux s’en frottent les mains et deviennent toujours plus créatifs face à la demande exponentielle : poupées sexuelles quasi-humaines, objets en tout genre dédiés au plaisir, jeux vidéo offrant des relations virtuelles… Dans un monde déjà ultra-connecté, les Japonais négligent les relations affectives et la vie de famille au profit de tendances extrêmes visant à tuer toute sorte de sentiments véritables. Cette mouvance est une problématique alarmante quant à l’avenir du Japon, nouvel Empire des Sens(ations artificielles)…

Sources des photos : dailymail.co.uk / www.extremenature.com