Augmentation des inégalités, pandémie, exclusion sociale et culturelle : l’éducation et la petite enfance en général subissent aujourd’hui des pressions inédites et multiples à échelle globale, auxquelles l’Unesco s’efforce de répondre par de nombreuses initiatives.
L’éducation mondiale face à des menaces sérieuses
Le constat est accablant. Selon l’Unesco, 617 millions d’enfants et d’adolescents dans le monde n’ont pas les compétences minimales en lecture et en mathématiques. Outre les écarts de niveaux de développement des différents pays et nations, ces disparités éducatives peuvent apparaître au sein d’une même communauté. De multiples raisons peuvent en être la source, qu’elles soient liées aux inégalités de traitement dues au sexe, au handicap physique ou psychique, à la situation familiale ou encore à l’isolement géographique.
En 2020, la pandémie a engendré une perturbation sans précédent des systèmes éducatifs. Touchant 1,5 milliard d’élèves, elle a mis en évidence la gravité d’une interruption brutale du cursus éducatif mais également des services de protection sociale, de santé, de nutrition, d’apprentissage et d’appui socio-émotionnel que fournissent les établissements scolaires et parascolaires. Autant de défis dont l’Unesco entend faire une priorité en suscitant ou en soutenant de nombreuses initiatives ciblées.
Une réponse axée sur la technologie, le savoir et l’inclusion
La création d’une coalition mondiale pour l’éducation constitue l’un des aboutissements marquants de l’action de l’Unesco. Il s’agit d’une plateforme collaborative visant à la protection du droit à l’éducation durant l’interruption causée par la pandémie. Elle est composée de 140 organisations issues de l’ONU, de la société civile, d’universités et du secteur privé, qui concentrent leur travail sur trois enjeux essentiels : la connectivité, le professorat et la parité femme-homme.
A la manière d’une pépinière humanitaire, celle-ci analyse les besoins des populations et s’applique à réunir les gouvernements, les autorités locales et les services sociaux des différents pays avec les associations, les entreprises et les ressources qui seraient à même de les aider à maintenir la continuité de l’éducation, partout et pour tous. Le hashtag #LearningNeverStops fédère ces structures et actions associées à la Coalition Mondiale pour l’Éducation.
Une myriade d’initiatives de par le monde
Sur le terrain, ces actions revêtent de multiples formes. Des dizaines de musées du monde entier ont mis en ligne un tour virtuel donnant accès à l’ensemble de leurs collections, en y adjoignant parfois des cours à distance. Une visite de la Villa d’Este à Tivoli est par exemple fortement recommandée. Des bibliothèques ont fait de même, comme Epic! aux Etats-Unis qui a gratuitement mis à disposition près de 40.000 livres pour enfants, ainsi que des vidéos d’apprentissage et des quiz, ou le National Book Trust en Inde qui a offert la possibilité de télécharger librement ses best-sellers. En Azerbaïdjan, le projet “Virtual School” fournit des supports complémentaires permettant d’interagir avec les cours officiels diffusés à la télévision nationale. En Russie encore, de nombreuses associations effectuent un important travail de fond, comme en témoigne l’action de Deti Rossi, une fondation créée sous l’impulsion d’un homme d’affaires, Iskander Makhmudov, qui soutient les enfants orphelins et handicapés. L’Estonie a lancé un programme de subventions pour former et rémunérer des coachs sportifs spécialisés dans l’accompagnement des enfants et des handicapés.
La campagne #ContinuitéPédagogique s’attache quant à elle à favoriser l’éducation des filles en fournissant des kits de communication complets.