Margot Wallström : la renaissance de la diplomatie suédoise
La Suède n’avait pas connu une telle personnalité charismatique depuis l’ère Olof Palme dans les années 80. La personne en question ? Margot Wallström, ministre des Affaires étrangères suédois, une femme de 61 ans au tempérament plutôt trempé. Mais qui est cette politicienne qui a réussi à donner un élan nouveau à l’aura suédoise dans le monde ? Zoom sur la « Wallström touch ».
À coup de déclarations chocs, de prises de position audacieuses, la membre du Parti social démocrate suédois des travailleurs (SPA) entend bien marquer de son empreinte son passage à la tête de la diplomatie suédoise.
« La diplomate magnifiquement peu diplomate » comme le Guardian l’a qualifiée impressionne par son cran et son verbe sans tabou, un style original approuvé par l’opinion publique suédoise d’un commun accord qui fait d’elle la ministre la plus populaire d’un gouvernement en perte de vitesse.
Margot Wallström une femme de principe
Ce qui différencie Mme. Wallström de ses confrères des démocraties occidentales, c’est avant tout la valeur donnée au respect de grands principes qui distingue l’Etat scandinave depuis fort longtemps. En effet la ministre a, dès sa prise de fonction, souhaité souligner son attachement à la politique des trois « R », Rights, Representation and Resources à savoir les droits, la représentativité et les moyens.
Une politique internationale forte axée sur les droits fondamentaux et leur défense sans concession au risque de mettre en péril les relations diplomatiques de Stockholm avec certains de ses partenaires. Un exemple probant qui atteste de cette diplomatie de principe, la dernière sortie de la ministre, à l’égard de l’Arabie Saoudite, ayant qualifié la peine infligée au blogueur Raif Badawi de « moyenâgeuse ». Une bombe qui a plus qu’irrité le royaume de la péninsule arabique, ce dernier ayant rappelé son ambassadeur, gelé les visas des hommes d’affaires suédois et fait pression pour que Margot Wallström ne puisse prononcer un discours devant la Ligue arabe.
Une réaction ferme sans appel qui n’a pas fait broncher l’intéressée qui a maintenu ses propos sans céder un pouce. De quoi donner un aperçu du tempérament « vikingesque » de cette femme de poigne.
Une fervente militante de la cause féministe
En plus d’être l’oratrice d’une parole décomplexée sur des thèmes purement de politique internationale, Margot Wallström est avant tout une féministe convaincue. Pour preuve le discours qu’elle s’apprêtait à prononcer devant la Ligue arabe portait en réalité sur le droit des femmes. Autre élément à l’appui, elle a à plusieurs reprises déploré le manque de représentativité de la gente féminine au sein des différentes institutions européennes. Toutefois ce n’est pas faute de ne pas l’avoir dit, à l’occasion de son discours d’investiture en octobre 2014, celle qui a même reçu le support implicite des Femens indiquait déjà que sa politique serait, entre autre, axée sur le féministe.
Quoique qu’il en soit, la Suède a bien repris des couleurs ainsi qu’une certaine audibilité sur la scène internationale par le biais de sa ministre. « Incontrôlable » diront d’elle ses détracteurs, « courageuse » ses partisans, ce qui est cependant certain est que la Suède pourra en grande partie la remercier si elle obtient, dans les mois qui suivent, un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.
Sources des images : dn.se / Twitter.com