Maxime Picat : l’atout chinois de PSA

Publié le 5 mars 2015,

par VisionsMag.

Succédant en 2012 à Vincent Rambaud, parti de son plein gré, Maxime Picat est depuis à la tête de Peugeot, la marque au lion du groupe PSA. Le groupe, propriété entre autre du chinois Dongfeng, de l’Etat français, et de la famille Peugeot (qui n’est plus majoritaire depuis l’entrée de Dongfeng dans le capital) occupe le premier rang en France en terme de part de marché, et le neuvième dans le monde. Le redressement de la marque semble en bonne voie, mais de nombreux défis attendent Maxime Picat comme la montée en gamme des modèles Peugeot ou encore l’internationalisation de la production et de la distribution.

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Maxime Picat fidèle à PSA

Maxime Picat peut se vanter de ne pas être un « parachuté ». Il a exercé toute sa carrière au sein du groupe PSA. Entré dans le groupe en 1998, alors tout fraichement diplômé de l’école des Mines de Paris, le jeune ingénieur commence sa carrière comme simple ouvrier stagiaire, comme cela est généralement le cas dans le monde de l’automobile, découvrant la réalité de la chaîne de production en étant commis à l’installation de tunnels de 206, sur lesquels seront ensuite fixés les leviers de vitesse.

Après avoir travaillé en fabrication au sein des usines de Sochaux et Mulhouse, où il fut responsable du projet d’industrialisation de la C4 de Citroën, Maxime Picat s’envole pour la Chine, pays qui sera un tournant décisif pour sa carrière.

Maxime Picat, un patron tourné vers la Chine

Face à un marché hexagonal de l’automobile neuve en berne et une stagnation des ventes au niveau européen, Maxime Picat a bien compris que les marchés les plus prometteurs étaient à l’Est, et plus particulièrement en Chine, pays de près d’1,4 milliards de consommateurs qui voit sa classe moyenne s’enrichir fortement. Le pays compte désormais plus d’un million de millionnaires en dollars, et ouvre de plus en plus ses portes aux produits étrangers. Autrefois pays de production à bas coûts, désormais la Chine consomme et est devenue très rapidement le plus grand marché du monde. En 2014, les ventes du groupe PSA, et principalement de modèles Peugeot, ont décollé de 43% en Chine, atteignant 734.000 véhicules.

Et le marché chinois, Maxime Picat le connaît bien. A partir de 2007, il dirige le site de production de Wuhan dans la province du Hubei, et sera très vite nommé directeur adjoint, puis directeur général de DPCA (pour Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles), la joint venture de PSA en Chine. Il occupera cette fonction jusqu’en octobre 2012, date à laquelle il rentre en France pour prendre les commandes de la marque Peugeot.

Maxime Picat sait s’adapter à chaque marché

En Chine, pays qu’il décrit comme un « super levier pour l’internationalisation », Maxime Picat est très à l’aise. Il fait souvent l’économie d’interprètes et s’exprime directement en mandarin auprès de ses collègues et partenaires locaux. Il laisse derrière lui des chaines de productions modernisées, et un mode de management donnant une grande place à l’interculturalité. Ouvriers et cadres chinois sont encouragés par des primes à apprendre une le français ou l’anglais. La clé du succès réside selon lui dans la compréhension interculturelle.

Maxime Picat est attaché au fait d’avoir une politique adaptée aux réalités de chaque pays et chaque zone géographique. Il met un point d’honneur à tenter de comprendre les différentes cultures et leur implication dans les relations commerciales, les méthodes de travail, et les comportements d’achat.

S’il garde en tête l’idée de mieux pénétrer le marché africain sur lequel PSA n’a pas su créer de collaboration stable avec les partenaires locaux, quitte à développer un réseau de production et de distribution sino-africain, il se prépare également à une probable reprise du marché européen.

En plus de restructurer le réseau dans certains pays dont le marché s’est écroulé, tels que l’Italie, Maxime Picat a également la volonté de développer l’intégration locale de la production des modèles dans certaines régions telles que la Russie ou l’Amérique du Sud, afin d’éviter les perturbations liées aux fluctuations des devises. La part de marché a chuté en Russie de 27% sur la première moitié de 2014, baisse liée en grande partie au décrochage du rouble par rapport aux autres devises.

Maxime Picat, directeur de la marque Peugeot depuis octobre 2012 a de nombreux atouts pour redresser la marque, notamment sa connaissance de la Chine, un marché qui intéresse particulièrement PSA.

La marque au lion monte en gamme

La stratégie de la marque Peugeot s’inscrit dans la stratégie globale de PSA. Les trois marques que compte le Groupe tentent de ne pas se concurrencer inutilement, et de se répartir les différentes attentes des consommateurs. Citroën offrant des voitures accessibles et populaires, et DS jouant la carte du luxe, Maxime Picat tente une montée en gamme des modèles Peugeot pour se démarquer de ses deux alliées.

Maxime Picat l’a bien compris, réussir son internationalisation, différencier l’offre en fonction des marchés et créer des réseaux de distribution et de production locaux fiables sont les défis que Peugeot aura à relever pour les prochaines années. Jouer la carte de la créativité et de la qualité “Made in France“ sera également une nécessité pour la marque, dont les ventes hors de France représentent 80% des commandes, alors que 40% de sa production se fait sur le territoire français.

Sources des photos : www.lepoint.fr / fr.news.yahoo.com