Narges Mohammadi : un combat inébranlable pour les droits humains et la liberté

Née en 1972 dans une petite ville de l’ouest de l’Iran, elle a grandi dans un contexte de répression politique, où la liberté d’expression et les droits fondamentaux étaient souvent bafoués. Diplômée en physique de l’université Imam Khomeini à Qazvin, elle a rapidement bifurqué vers le militantisme pour dénoncer les injustices du régime iranien, notamment contre les femmes et les prisonniers politiques.

Narges Mohammadi a commencé sa carrière militante dans les années 1990, alors que l’Iran traversait une période de tensions politiques et de répression croissante. Elle s’est d’abord impliquée dans des organisations de défense des droits humains et a rejoint le Centre des défenseurs des droits de l’homme, fondé par la lauréate du prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi. Très vite, elle s’est imposée comme une voix incontournable dans la lutte contre les pratiques autoritaires du régime. Ses actions lui ont valu d’être la cible du gouvernement iranien, qui l’a arrêtée à plusieurs reprises pour ses activités pacifiques.

Narges Mohammadi contre l’abolition de la peine de mort en Iran

L’un des combats les plus importants de Narges Mohammadi concerne l’abolition de la peine de mort en Iran, un pays où les exécutions sont parmi les plus nombreuses au monde. En tant que militante contre la peine capitale, elle a dirigé plusieurs campagnes nationales pour sensibiliser le public iranien à la brutalité et à l’injustice de cette pratique. Par son plaidoyer, elle a aussi cherché à attirer l’attention de la communauté internationale sur les abus de droits humains dans son pays, notamment les persécutions contre les dissidents, les minorités ethniques et les femmes.

L’emprisonnement de Narges Mohammadi est un triste reflet de l’état des libertés en Iran. Elle a été condamnée à plusieurs reprises à de lourdes peines de prison pour des motifs fallacieux, tels que la « propagande contre l’État », la « participation à des rassemblements illégaux » et « l’incitation à troubler l’ordre public ». Malgré les conditions extrêmement difficiles de sa détention, elle n’a jamais renoncé à son combat. Même derrière les barreaux, elle continue de rédiger des articles, des lettres ouvertes et des messages, dénonçant les violations des droits humains et appelant à la réforme.

En plus de son engagement pour l’abolition de la peine de mort, elle s’est également distinguée par son plaidoyer en faveur des droits des femmes en Iran. Dans un pays où les lois discriminatoires contre les femmes sont légion, elle a lutté contre les restrictions imposées à la liberté des femmes, notamment en matière de tenue vestimentaire et de droit à l’emploi. Elle s’est également opposée aux violences faites aux femmes, en particulier les violences domestiques, et a œuvré pour que celles-ci soient mieux reconnues et combattues.

Une santé qui se dégrade et la met en danger

Le courage de Narges Mohammadi lui a valu de nombreuses distinctions internationales. En 2011, elle a reçu le prix Per Anger pour sa contribution exceptionnelle à la défense des droits humains. Plus récemment, en 2023, elle a été lauréate du prix Nobel de la paix, une reconnaissance internationale de son engagement inébranlable en faveur de la justice, de l’égalité et de la liberté. Cet été, elle a été violemment frappée par des gardiens et depuis sa santé s’est dégradée.

Narges Mohammadi incarne la résistance contre la tyrannie et la répression. À travers son parcours, elle montre au monde que même face à une oppression sévère, la voix des droits humains peut continuer à se faire entendre. Son engagement inspire non seulement les Iraniens, mais aussi des militants du monde entier, rappelant que la lutte pour la liberté et la dignité humaine est universelle et intemporelle.

Références des photos : médiapart.fr / humanite.fr / valeursactuelles.com /

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