Nouvelle charge de Trump contre l'enquête russe Nouvelle charge de Trump contre l'enquête russe Nouvelle charge de Trump contre l'enquête russe
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Nouvelle charge de Trump contre l'enquête russe

Publié le 12 avril 2018,
par Reuters.
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WASHINGTON (Reuters) – Dans sa série de tweets matinaux annonçant mercredi aux Russes que « les missiles arrivent », Donald Trump a également évoqué une énième fois l’enquête en cours sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et Moscou lors de l’élection présidentielle de 2016.

« Une large part de l’animosité avec la Russie est provoquée par l’Enquête Russe Fausse et Corrompue, dirigée par tous les loyalistes démocrates ou des gens qui ont travaillé pour Obama », a écrit le président américain.

Il s’en prend ensuite nommément à Robert Mueller, le procureur spécial chargé de l’enquête russe, et à Rod Rosenstein, le numéro deux du département de la Justice qui a nommé le premier au printemps dernier, le ministre de la Justice Jeff Sessions ayant dû se récuser sur tous les dossiers en lien avec cette affaire.

« Mueller, écrit Trump, est celui qui a le plus de conflits (à l’exception de Rosenstein qui a signé le FISA & la lettre de Comey). Pas de collusion, alors ils deviennent fous ! »

La veille déjà, le président américain avait une nouvelle fois dénoncé une « chasse aux sorcières » après la perquisition menée par des agents du FBI dans les bureaux de son avocat personnel, Michael Cohen, dans le cadre de l’enquête russe tandis que la Maison blanche indiquait que Trump pensait « avoir le pouvoir » de limoger le procureur spécial.

Le nouveau tweet du président a alimenté mercredi les spéculations incessantes autour de la volonté prêtée au président de vouloir se débarrasser de Robert Mueller, voire de Rod Rosenstein.

Mais le républicain Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, a affirmé mercredi avoir reçu l’assurance que Trump n’avait pas l’intention de limoger le procureur spécial.

« Je n’ai aucune raison de croire que cela va avoir lieu », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. « J’ai des assurances en ce sens, parce que j’en ai parlé à des personnes à la Maison blanche », a ajouté Ryan, qui avait réuni la presse pour confirmer qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat lors des élections législatives de novembre.

« Nous avons un état de droit dans ce pays, et c’est un principe que nous soutenons tous », a-t-il ajouté.

Charles Grassley, président républicain de la commission des Affaires judiciaires du Sénat, a jugé cette semaine que limoger le procureur Mueller serait un « suicide » pour le président.

Le sénateur Bob Corker, élu républicain lui aussi, a estimé mardi que renvoyer Mueller serait une « erreur massive ». « Il y aurait une révolte significative au Sénat », a-t-il ajouté à Reuters.

Quatre sénateurs ont déposé mercredi une proposition de loi qui empêcherait le président de limoger le procureur spécial, mais il est trop tôt pour évaluer précisément les chances de succès de cette initiative parlementaire.

Parallèlement, des associations progressistes préparent des manifestations dans l’éventualité où Trump déciderait de se débarrasser de Mueller. Le groupe MoveOn.org a annoncé qu’il travaillait sur quelque 800 manifestations à travers le pays.

D’autres organisations se sont jointes aux préparatifs, dont les Amis de la Terre, la Fédération américaine des enseignants et des associations d’anciens combattants.

« Il n’est pas possible que la plus haute fonction de cette planète soit exemptée du respect de la loi », a déclaré le président pour les Etats-Unis des Amis de la Terre, Erich Pica, joint par téléphone.

 

(Susan Cornwell et Makini Brice avec Andrew Hay au Nouveau-Mexique; Henri-Pierre André pour le service français)