Premier cas urbain d'Ebola en République démocratique du Congo
KINSHASA/GENEVE (Reuters) – L’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) est entrée « dans une nouvelle phase » après la détection d’un premier cas de fièvre hémorragique en zone urbaine, à Mbandaka, dans le nord-ouest du pays, a annoncé mercredi soir le ministre de la Santé.
Mbandaka compte environ un million d’habitants.
Jusqu’à présent, les 23 décès qui auraient été causés par la nouvelle épidémie d’Ebola en RDC ont été détectés dans des zones plus isolées, ce qui donnait aux autorités une meilleure chance d’isoler le virus.
Le premier cas urbain à être annoncé pourrait changer la donne. L’Organisation mondiale de la santé a exprimé sa préoccupation quant à l’arrivée de la maladie à Mbandaka, ce qui rendrait la flambée encore plus difficile à combattre.
En outre, la ville est située sur les rives du Congo, une artère majeure pour le commerce et la circulation des personnes vers la capitale, Kinshasa. De l’autre côté du fleuve se trouve la République du Congo.
« Nous entrons dans une nouvelle phase de l’épidémie d’Ebola qui touche désormais trois zones sanitaires, y compris une zone urbaine », a déclaré le ministre de la Santé, Oly Ilunga Kalenga, dans un communiqué. « Depuis l’annonce de l’alerte à Mbandaka, nos épidémiologistes travaillent sur le terrain pour identifier les personnes qui ont été en contact avec des cas suspects. »
C’est la neuvième fois que le virus Ebola est constaté en RDC. La maladie a fait sa première apparition connue près de la rivière Ebola dans le nord du pays dans les années 70.
Avant l’annonce de mercredi, seuls deux cas de virus avaient été confirmés par des tests en laboratoire.
Un premier lot de 4.000 vaccins contre le virus fourni par l’OMS est arrivé à Kinshasa mercredi. Le ministère de la Santé a déclaré que les vaccinations commenceraient au début de la semaine prochaine. C’est la première fois que le vaccin sera utilisé depuis sa mise au point il y a deux ans.
Développé par l’américain Merck, il n’est toujours pas homologué, mais il s’est révélé efficace lors d’essais limités en Afrique de l’Ouest lors de la grande épidémie, qui a tué 11.300 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone de 2014 à 2016.
Avant le dernier cas confirmé, Peter Salama, directeur du Programme de gestion des situations d’urgence de l’OMS, avait déclaré que le nombre de cas suspects, probables ou confirmés était de 42, dont 23 décès. Il a aussi indiqué qu’un autre lot de 4.000 vaccins arriverait prochainement.
(Amédée Mwarabu et Fiston Mahamba à Kinshasa et Tom Miles et Cecile Mantovani à Genève; Danielle Rouquié pour le service français)