Premier contact entre le nouveau président sud-coréen et Xi Jinping

Le dirigeant chinois, poursuit la chaîne, a dit à son interlocuteur que Pékin souhaitait continuer de travailler avec toutes les parties impliquées pour parvenir à la paix et à la stabilité de la péninsule coréenne.

Moon a souligné pour sa part que le régime de Pyongyang, dont la Chine est le seul partenaire diplomatique et économique de poids, devait cesser ses provocations, selon le compte rendu de la présidence sud-coréenne.

Le nouveau dirigeant sud-coréen y voit un préalable à un règlement du contentieux sur le déploiement du système antimissiles américain THAAD, entamé en mars sous l’administration précédente.

« Le président Moon a dit que la question THAAD ne pourrait être réglée qu’en l’absence de nouvelles provocations de la Corée du Nord », a dit son porte-parole, Yoon Young-chan, ajoutant que Séoul enverrait prochainement une délégation à Pékin pour discuter de la question nucléaire et du déploiement du système antimissiles.

Au cours de la campagne électorale, Moon a exprimé les réticences que lui inspire le déploiement en Corée du Sud de ce dispositif de destruction de missiles à haute altitude, considéré comme une agression par Pyongyang et également rejeté par Pékin, qui y voit une menace stratégique et un moyen d’espionnage.

Largement élu à la présidence, Moon Jae-in, qui a pris ses fonctions mercredi, s’est fixé parmi ses priorités un apaisement des tensions avec la Corée du Nord. « S’il le faut, je m’envolerai directement pour Washington. J’irai à Pékin et à Tokyo et, si les conditions sont réunies, à Pyongyang aussi », a-t-il dit lors de son premier discours présidentiel.

SUNSHINE POLICY

Ancien conseiller du président Roh Moo-hyun, il a été un des artisans de la « politique du rayon de soleil » (Sunshine Policy) du début des années 2000, une période de détente avec la Corée du Nord qui a abouti notamment à la tenue de deux réunions au sommet entre les dirigeants de Séoul et de Pyongyang, en 2000 puis 2007.

Moon s’est entretenu dès mercredi soir avec le président américain Donald Trump, qui l’a invité à se rendre à Washington.

Il a également eu jeudi un contact avec Shinzo Abe, le Premier ministre japonais. D’après un porte-parole du gouvernement japonais, les deux hommes ont décidé d’avoir « une coopération étroite sur le problème nord-coréen ». Ils pourraient se rencontrer dans un proche avenir, a-t-on ajouté de même source.

Les spécialistes de la Corée estiment depuis des mois que le régime de Pyongyang prépare un sixième essai nucléaire tout en continuant de travailler sur le développement d’un missile balistique intercontinental théoriquement capable d’atteindre les Etats-Unis.

Le dossier nord-coréen constitue peut-être le plus important sujet de sécurité pour l’administration Trump.

Des responsables américains se disent préoccupés par les objectifs de Moon, redoutant que sa volonté de dialogue avec Pyongyang de même que ses réticences sur le système THAAD ne les privent de moyens de pression sur la direction nord-coréenne.

(Ju-min Park et Christine Kim à Séoul et Ben Blanchard à Pékin avec Kiyoshi Takenaka à Tokyo; Henri-Pierre André pour le service français)

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