Robert Habeck : un sérieux concurrent au titre de Chancelier allemand
Robert Habeck est, selon certains experts, un sérieux concurrent au titre de Chancelier. Serait-il encore plus populaire qu’Angela Merkel sur la plateforme politique allemande. Il est en tout cas bien placé pour devenir le premier Chancelier Vert.
Né le 2 septembre 1969 à Lübeck, ville hanséatique d’Allemagne du Nord, Robert Habeck a fait ses études secondaires à l’école Heinrich Heine de Heikendorf, en 1989. Une fois son service civil terminé en 1991, il poursuit des études en littérature allemande, en philosophie, et philologie à l’université Albert Ludwig de Fribourg-en-Brisgau. Il fréquente ensuite l’université de Roskilde, au Danemark, en 1992 et 1993, et obtient sa maîtrise en 1996 à l’université de Hambourg. En 2000, après 3 années d’études supplémentaires en philosophie, Robert sort avec un doctorat en poche.
Robert Habeck : une bonne plume
Robert Habeck et son épouse Andrea Paluch, mariés depuis 1996 et parents de quatre fils, sont tous deux diplômés en littérature et travaillent depuis 1999 en indépendants. Ces écrivains passionnés de poésie, ont très vite commencé à traduire des vers de McGough en allemand, remportant ainsi un illustre prix de traduction. Forts de cette première réussite, ils reprennent la traduction des œuvres de WB Yeats et de Ted Hughes, et ensemble ils décident finalement de se lancer dans l’écriture de leurs propres romans.
En plus des livres pour enfants et des traductions de poésie anglaise, Robert Habeck, en collaboration avec son épouse, est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, dont Du langage en Politique. Cet avide lecteur de Camus cite trois œuvres qui l’ont énormément influencé plus jeune, notamment Renverse du souffle de Paul Celan, Moby Dick d’Herman Melville et Samedi de Ian McEwan qu’il considère comme le meilleur livre qu’il connaisse.
Outre l’allemand et l’anglais, Habeck parle couramment le danois. Il est aussi féru de surf et de balade sur la plage.
Engagement politique
A la veille des élections de 2021, tous les regards sont braqués sur Robert Habeck alors qu’il s’apprête à se lancer dans le trapèze géopolitique. Répondant au besoin de souffle nouveau dans la classe politique, il se rapproche de la prise de pouvoir à Berlin car dans l’ère post-Merkel, la grande question se pose: pourrait-il devenir le premier chancelier écolo?
Souvent comparé à l’icône des écologistes Joschka Fischer, le co-président de Bündnis90/die Grünen, arbore un style moderne et décontracté, souvent une barbe de trois jours et les cheveux hirsutes, faisant fi des formalités tant vestimentaires que lors des cérémonies politiques. Il a conquis les électeurs grâce à son pragmatisme, son discours rassembleur, son audace et son dynamisme ainsi que sa facilité à improviser et initier des changements positifs même avec des enjeux importants. Homme politique à la voix douce, pondéré et non-polémique, mais avec un certain goût du risque, il a renforcé l’attrait du parti, doublant les intentions de vote dans les sondages, dépassant les sociaux-démocrates et suivant de près la CDU de Merkel.
Décrit comme un politicien non conventionnel et intellectuel, libre car n’ayant pas d’automatisme politique restreignant, il n’hésite pas à se lancer dans des débats démocratiques et à clamer que les problèmes de grande ampleur, comme la crise climatique, requièrent des solutions à juste mesure et pas juste une gestion de crise.
Ascension rapide d’un des politiciens les plus populaires d’Allemagne
En 2002, Robert décide de délaisser sa plume, animé par une volonté de faire bouger les choses et intègre le parti des Verts de son quartier. Faute de candidat, il est rapidement positionné à la tête de cette section de son Schleswig-Holstein natal, en 2004. Tête de liste pour les élections régionales en 2009, il est élu député au Landtag et renonce alors au poste de président de la fédération. Quelques années après son entrée sur l’échiquier politique (2012), il est nommé vice-Ministre- Président de son Land d’origine chargé de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie tout ceci dans une alliance inédite entre libéraux, conservateurs et écologistes.
Au côté d’Annalena Baerbock, ce membre du Bundestag d’Allemagne est élu Co-président de l ‘Alliance 90/Les Verts. Robert Habeck veut proposer une alternative écologique crédible grâce à des investissements publics dans la technologie environnementale (agriculture durable, voitures électriques, etc.) même s’il faut s’endetter. Il se dit prêt à faire des compromis jusqu’ici jamais acceptés par les Verts : au niveau régional, les Verts participent à des coalitions dans la moitié des 16 États régionaux. Il est allé jusqu’à mettre fin à la règle du non-cumul entre direction du parti et mandat local, clause fondamentale des statuts.
Robert Habeck espère faire avancer les choses en montrant que les Verts sont optimistes, passionnés et positifs dans leur programme.
Photos : Foreignpolicy.com et stern.de et wikimedia