Le roi de Thaïlande promulgue une nouvelle Constitution Le roi de Thaïlande promulgue une nouvelle Constitution Le roi de Thaïlande promulgue une nouvelle Constitution
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Le roi de Thaïlande promulgue une nouvelle Constitution

Publié le 6 avril 2017,
par Reuters.
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BANGKOK (Reuters) – Le nouveau roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn a paraphé jeudi une nouvelle Constitution lors d’une cérémonie, une étape essentielle vers la tenue d’élections promises par la junte militaire au pouvoir depuis un coup d’Etat il y a trois ans.

« La Constitution du royaume de Thaïlande est promulguée », a proclamé un officier du bureau royal des scribes au nom du monarque. « Que le peuple thaï soit uni dans le respect et la protection de la Constitution pour le maintien de la démocratie et de sa souveraineté », a-t-il ajouté.

Cette Constitution est la vingtième loi fondamentale thaïlandaise depuis la fin de la monarchie absolue en 1932. Elle remplace la Constitution provisoire mise en place après le putsch de 2014, le douzième en 85 ans.

Pour ses adversaires, elle donnera aux généraux un puissant pouvoir d’influence sur la politique thaïlandaise. L’une des dispositions les plus critiquées prévoit d’accorder au gouvernement militaire sortant la possibilité de nommer un Sénat qui aura son mot à dire sur la nomination du Premier ministre.

Le texte avait été approuvé par référendum en août dernier mais il a été modifié à la demande du nouveau roi, qui a succédé en décembre à son père Bhumibol Adulyadej, décédé en octobre après un règne de soixante-dix ans.

L’un des changements permet au roi de voyager à l’étranger sans nommer de régent. Maha Vajiralongkorn a passé une grande partie de ces récentes années en Allemagne, où son fils étudie.

D’autres amendements effectués à la demande du roi n’ont pas encore été rendus publics. Le Premier ministre Prayuth Chan-ocha a assuré qu’ils ne concernaient que le monarque et n’empiétaient pas sur les droits du peuple.

Il reste de nombreuses étapes à franchir avant l’organisation d’élections en Thaïlande, où les partis politiques sont toujours interdits.

Selon le calendrier établi par la Constitution, il faudra attendre au moins l’an prochain avant la tenue d’un scrutin.

L’armée avait initialement promis des élections pour 2015, un an après sa prise du pouvoir. Les militaires ont renversé le gouvernement que dirigeait Yingluck Shinawatra, soeur de Thaksin Shinawatra, Premier ministre chassé du pouvoir en 2006.

Le pays demeure profondément divisé entre une élite royaliste et pro-militaire concentrée dans la capitale et les partisans de Thaksin, particulièrement nombreux dans les campagnes du Nord et du Nord-Est.

 

(Jean-Stéphane Brosse pour le service français)