Stefan Chaligné : “Il faut privilégier les financements qui stimulent la croissance, l’emploi” Stefan Chaligné : “Il faut privilégier les financements qui stimulent la croissance, l’emploi” Stefan Chaligné : “Il faut privilégier les financements qui stimulent la croissance, l’emploi”
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Stefan Chaligné : “Il faut privilégier les financements qui stimulent la croissance, l’emploi”

Publié le 10 juillet 2013,
par VisionsMag.
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Le sujet de la finance est rarement traité dans nos colonnes mais l’occasion faisant le larron, nous vous proposons cette interview de Stefan Chaligné, spécialiste de l’investissement boursier, qui s’est prêté à notre petit jeu des questions / réponses. On y parle relations entre marchés financiers et économie réelle et conseils d’investissement.

Allergiques à la finance s’abstenir.

Stefan Chaligné, pouvez-vous nous parler de vous ?

Stefan Chaligné : Je suis un spécialiste de l’investissement sur les marchés cotés, plus spécifiquement sur le marchés américains. Au cours de ma carrière, je suis passé par le monde des grandes banques privées d’investissement (principalement William Blair & Company à Chicago) et celui des fonds d’investissement. A ce titre, j’ai conseillé la plupart des grandes institutions financières francophones dans leurs investissements.

Stefan Chaligné, la finance a plutôt mauvaise presse ces derniers temps. Comment la finance peut elle plus servir l’économie réelle ?

Stefan Chaligné : Pour que la finance serve mieux l’économie, le politique doit s’impliquer et favoriser l’investissement utile. Il faut privilégier en toutes circonstances les financements qui stimulent la croissance et donc l’emploi. Les investisseurs de long-terme accompagnent les sociétés tout au long de leur histoire. Les spéculateurs sont de passage, prélèvent leur profit et passent à autre chose. Je suis favorable à une très forte taxation des profits à court-terme de spéculation. Ces profits ne sont pas inacceptables en soi mais ils n’apportent rien à la communauté. Ils doivent donc être taxés en fonction de cette considération.

Avez-vous des exemples dans des investissements que vous avez menés (nombre d’embauches, aide au développement d’une société, etc.) ?

Stefan Chaligné : Je n’aurais pas l’audace de quantifier ma contribution à l’emploi à travers mes investissements. Je dirais simplement que j’ai participé à la croissance de sociétés, en étant un actionnaire fidèle et stable pendant de nombreuses années. Air Liquide, Safran, Brossard, Viking Office et Pacific Rubiales font partie de la liste de ces sociétés que je me félicite d’avoir soutenu dans les pires conditions de marché.

Quels conseils donneriez-vous à un investisseur souhaitant valoriser son patrimoine à long terme ?

Stefan Chaligné : Ne brûler pas ce que vous avez adoré quand le marché vous donne tort. Vérifiez, confirmez vos analyses, faites confiance aux hommes qui le méritent, soyez solidaires des équipes qui ont tenu leurs engagements : vous serez récompensés. De surcroît vous aurez l’immense satisfaction, certes non quantifiable, de vous être associés à une aventure commerciale ou industrielle qui triomphe dans la durée.

Stefan Chaligné, êtes-vous un défenseur de la diversification accrue des patrimoines familiaux (immobilier, actions, art, etc.) ?

Stefan Chaligné : Le jour où vous êtes à la retraite et où vous décidez de ne plus suivre de près vos investissements, la concentration ne se justifie plus, elle devient trop risquée. Le statut d’investisseur passif n’est pas compatible avec l’hyper-concentration. A l’inverse, le manager qui a l’essentiel de sa fortune dans le capital de la PME qu’il a fondée, a deux bonnes raisons d’agir ainsi : il connaît la société mieux que quiconque et il est convaincu par la viabilité de son projet. Il peut en être de même pour un investisseur de long-terme qui souhaitera se concentrer sur quelques dossiers dont il pense avoir une parfaite maîtrise.