Steven Hearn, le Steve Jobs de la culture

Steven Hearn est le président du groupe Scintillo, lequel regroupe une vingtaine d’entreprises dans le domaine culturel : cinémas et équipements du septième art, magazines et revues, production cinématographique. Steven Hearn détient des parts plus ou moins importantes dans ces diverses sociétés. Il dirige Le Troisième Pôle, qu’il a créé en 2000. Le Troisième Pôle est une société spécialisée en ingénierie culturelle et sociale en direction des administrations publiques ; elle élabore de nouvelles perspectives de politiques territoriales. Steven Hearn est par ailleurs vice-président de La Gaîté Lyrique, haut-lieu parisien de la culture numérique, et gère la revue Mouvement. Scintillo comprend également des salles de concert et de cinéma (le Trabendo et le Saint-André-des-Arts, à Paris, les Galeries à Bruxelles), des petites sociétés de production et de distribution de films, de régie publicitaire, des magazines musicaux (Tsugi, Reggae Vibes), des sociétés oeuvrant dans l’économie sociale et solidaire, etc.

Cette entreprise d’ingénierie culturelle, créée en 2000 par Steven Hearn, a connu un développement étourdissant et remporté des marchés publics de plus en plus prestigieux, comme par exemple le commissariat du pavillon français de l’Exposition internationale de Saragosse, l’organisation de la Nuit blanche 2008, la gestion de l’exploitation du Centre Pompidou Mobile, la délégation de service public de la Gaîté-Lyrique, pour n’en citer que quelques-uns. La holding Scintillo emploie désormais 180 salariés, et réalise des bénéfices de quelque 25 millions d’euros.

Steven Hearn commissionné par le ministère de la Culture

En 2013, Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, a confié à Steven Hearn une mission de recommandations sur le développement de l’entrepreneuriat culturel en France. Le 25 juin 2014, le fondateur du groupe Scintillo a remis son rapport à la ministre.

Aurélie Filippetti avait notamment commissionné Steven Hearn pour des préconisations à budget constant : pas de nouvelles lignes budgétaires, pas de niches fiscales. L’une des préconisations majeures du rapport de Steven Hearn porte sur la création de l’outil d’aide au démarrage piloté par la Banque publique d’investissement (BPI). Selon la ministre de la Culture et de la Communication, il convient dans un premier temps de soutenir l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC), afin de permettre une meilleure identification de cet outil. La BPI et l’IFCIC doivent passer une convention de telle sorte qu’il soit possible d’expertiser tout projet relevant du domaine culturel présenté auprès de la banque publique. Steven Hearn a précisé que, grâce à cette convention, l’IFCIC pourra dorénavant se tourner davantage vers l’investissement, lequel constitue le poste de financement qu’il est le plus important de soutenir.

Un déficit de communication

Autre préconisation importante du rapport de Steven Hearn, la création d’une représentation des entrepreneurs du secteur. Le rapport met également l’accent sur le déficit de communication s’agissant des entreprises culturelles. Une dynamique a déjà été initiée en ce sens, avec le lancement en mai dernier du site www.entreprendre-culture.fr, sur lequel sont recensées les structures d’accompagnement sur le territoire français.

Enfin, le rapport dresse un bilan relatif aux entreprises culturelles et à l’Economie sociale et solidaire (ESS). Une loi sur l’ESS fait actuellement l’objet de débats devant le Sénat et devrait déboucher sur l’adoption d’un nouveau statut d’entreprise permettant de faciliter une transition entre le modèle associatif et le modèle entrepreneurial.

Dans un an sera dressé le bilan de l’application des préconisations de Steven Hearn. Le président de Scintillo, qui fait figure de Steve Jobs de la culture, a le vent en poupe et devrait continuer à faire parler de lui dans les sphères culturelles.

Source des photos : www.article.wn.com / www.unifrance.org/

Articles récents