Tobias Ellwood le ministre britannique qui doit rassurer l’Afrique
Tobias Ellwood, en tant que membre du premier gouvernement britannique après la victoire du camp du Brexit le 24 juin 2016, a voulu rassurer sur le maintien d’une coopération rapprochée entre son pays et ses partenaires africains. Le ministre en charge du Moyen-Orient et de l’Afrique a la ferme intention de maintenir des relations privilégiées avec le continent africain, avec ou sans Union européenne.
Maintien de relations privilégiées avec l’Afrique
Tobias Ellwood est déterminé à maintenir des relations bilatérales avec l’Afrique et a voulu rassurer les partenaires africains du Royaume-Uni. Dès la fin juillet, le tout nouveau ministre a ainsi déclaré que « le Royaume-Uni a des liens forts et durables avec l’Afrique […] cette coopération internationale et notre engagement avec le continent vont se poursuivre même après la sortie du Royaume-Uni de l’UE ». Il a également loué le fort potentiel économique de l’Afrique, avec une croissance de 5 % ou plus envisagée en 2016, et il a souligné que le développement économique est essentiel pour assurer la stabilité et la sécurité du continent.
Le premier ministre en charge de l’Afrique depuis le succès du « Leave » a annoncé que son pays allait continuer à coopérer avec les grands acteurs régionaux comme l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu’avec ses partenaires bilatéraux, comme la France ou les Etats-Unis, afin de stabiliser la région. Le ministre a également rappelé que le réseau diplomatique britannique est étendu en Afrique, avec 36 représentations diplomatiques, 19 bureaux du British Council et 16 bureaux du Département britannique du développement international (DFID).
Diplomate avant l’heure et militaire de formation
Le choix de cet Anglais de 50 ans pour cette mission rassure déjà les capitales africaines. L’homme est connu et réputé pour son expérience et sa connaissance du continent. Avant de prendre ses fonctions au ministère des Affaires étrangères en juillet 2014 et de devenir le ministre en charge de l’Afrique, Tobias Ellwood a mené une carrière atypique. Bien que baigné dès son plus jeune âge dans le milieu diplomatique, l’actuel ministre a en effet d’abord mené une carrière militaire. Après avoir grandi en Allemagne et en Autriche au sein d’une famille travaillant pour les Nations unies, Tobias Ellwod retourne dans son pays d’origine pour étudier à l’université de Loughborough. Une fois ses études terminées, il entame une carrière militaire et intègre, de 1991 à 1996, le régiment des « Royal Green Jackets » de l’armée britannique. Il se trouve ainsi déployé en Irlande du Nord, à Chypre, au Koweït, en Allemagne, à Gibraltar et en Bosnie-Herzégovine ce qui accroit sa connaissance des enjeux internationaux militaires. Son expertise lui permet de devenir chercheur pour le ministère de la Défense après son départ de l’armée.
Il choisit en effet de quitter l’armée pour compléter sa formation universitaire avec un MBA de la Cass Business School à Londres, avant de poursuivre une carrière en tant que directeur du développement commercial à la Bourse de Londres, puis au sein du cabinet juridique Allen and Overy. Il suit également une formation exécutive en relations internationales et nationales à la Kennedy School of Government de l’université d’Harvard en 2009. Tobias Ellwood, malgré sa connaissance pointue des relations internationales et son expertise en matière de défense, ne se destinait donc pas à devenir ministre au sein du gouvernement britannique.
Une entrée tardive en politique pour Tobias Ellwood
Ainsi, Tobias Ellwood n’entre que tardivement en politique. Il est élu député conservateur de Bournemouth East en 2005 avant d’être réélu en 2010 et 2015, et devient également le chef de l’opposition à la Chambre des communes. Il est rapidement promu au rôle de contre-ministre (« Shadow Minister ») de la Culture, des Médias et du Sport en juillet 2007. Une fonction qu’il occupe jusqu’à sa nomination au poste de chef de cabinet adjoint du secrétariat de la Défense en mai 2010. Il occupe ensuite le rôle de chef de cabinet adjoint du ministère en charge de l’Europe en octobre 2011, et du ministre de la Santé en octobre 2013.
En juillet 2014, il intègre le ministre des Affaires étrangères en tant que secrétaire d’Etat. Il est à ce titre en charge du Moyen-Orient, de l’Afrique, de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, de la politique consulaire et du commerce illégal d’espèces sauvages (source). En juillet 2016, grâce à son expérience et ses compétences reconnues, Theresa May le charge en tant que membre du premier gouvernement post-Brexit, de rassurer leurs partenaires africains sur le maintien d’une coopération rapprochée, ces derniers craignant un désengagement du Royaume-Uni. Un choix judicieux pour la nouvelle Première ministre britannique, qui garde ainsi le même interlocuteur afin de ne pas marquer un changement radical.
Ainsi le nouveau ministre affirme que la coopération entre le Royaume-Uni et l’Afrique ne sera pas affectée par un éventuel Brexit britannique. Cela sera-t-il suffisant à calmer les craintes africaines ? Dans tous les cas, Tobias Ellwood veillera à maintenir l’influence britannique en Afrique et au Moyen-Orient, au sein de l’Union européenne ou non.
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